Jusqu’à deux millions de barils de brut se sont déposés au fond du Golfe du Mexique, sur les cinq millions écoulés lors de la marée noire d’avril 2010 provoquée par l’explosion d’une plateforme opérée par le groupe pétrolier britannique BP, selon une nouvelle étude publiée lundi.   1280px-Deepwater_Horizon_oil_spill_-_May_24,_2010_-_with_locator.jpg

L’une des incertitudes de cette catastrophe écologique, la plus grave dans l’histoire des États-Unis, est le sort de ces quelque deux millions de barils de pétrole submergés déversés dans les profondeurs de l’océan.

Du nombre de barils de brut déversés dans le Golfe dépendra notamment le montant exact des dommages et intérêts que réclamera la justice américaine.

Une nouvelle audience, qui doit débuter en janvier, devra permettre de trancher entre l’estimation initiale de l’État américain (4,9 millions de barils) et celle, bien inférieure, de BP (3,1 millions).

D’après d’autres études, les trois millions de barils restants sur cinq ont été pour 1,3 million dissouts dans l’eau en étant digérés par l’écosystème, pour 1,1 million dispersés –dont 784 000 barils naturellement et 392 000 chimiquement– et pour 800 000 pompés directement par BP.

Les auteurs de cette recherche parue lundi dans les Comptes rendus de l’académie américaine des Sciences (PNAS) ont analysé la distribution chimique des hydrocarbures dans plus de 3.000 échantillons de sédiments prélevés à 534 différents endroits, à des profondeurs allant de mille à 1300 mètres autour du puits Macondo, source de la marée noire, situé à 80 km des côtes au large de La Nouvelle-Orléans.

Du pétrole sur 3200 km2

Utilisant un des biomarqueurs clés des hydrocarbures, le hopane, ils ont déterminé que la contamination s’étendait sur une zone de 3200 km2 dans l’océan.

La forme des dépôts de brut sur les fonds océaniques suggère que des couches latérales d’eau chargées en hydrocarbure pourraient avoir atteint les sédiments dans les zones côtières ou précipité des particules de pétrole vers les fonds de l’océan jusqu’à 1700 mètres.

«Nous avons calculé que cette contamination représentait de 4 à 31% du pétrole écoulé dans les fonds de l’océan, basé sur notamment des considérations spatiales, chimiques, et océanographiques», écrivent les auteurs de cette recherche, dont David Valentine, du département de Géologie et de l’institut des Sciences marines de l’université de Californie à Santa Barbara (ouest).

Selon lui, ces dépôts de pétrole au fond du Golfe du Mexique en dehors de la zone immédiate autour du puits Macando n’avaient pas pu être détectés jusqu’à présent en raison de leur dispersion géographique et de leur caractère hétérogène.

Plusieurs rapports, dont un publié en avril 2014 par l’organisation écologiste américaine «National Wildlife Federation», ont établi que quatre ans après l’explosion de Deepwater Horizon, la faune continuait à souffrir de la marée noire, affectant particulièrement les dauphins, les tortues et les thons.

«Les grands dauphins qui se trouvent dans les zones de la marée noire sont encore malades et meurent. Et il y a davantage d’indications que ces maladies et morts sont liés à Deepwater Horizon», affirmait l’organisme selon lequel il y  a encore du pétrole sur les fonds du Golfe, qui s’échoue sur les plages ou se trouve toujours dans les marécages.

Une recherche par des biologistes de l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) publiée fin 2013 avait déjà montré l’impact désastreux de la marée noire sur les grands dauphins au large de la Louisiane. Source :  lapresse.ca (27.10.14)

Source photo :  wikimedia.org  Actualité récente en rapport :
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