La plus grande aire marine protégée dans l’océan Indien est en cours de création. Il s’agit des îles Barren dans la région Melaky avec ses 431 700 hectares. Le gouvernement vient en effet d’octroyer à cet archipel composé de neuf îlots coralliens, le statut de protection temporaire. Le statut définitif devrait être obtenu dans deux ans. Cette étape franchie appelle à la mise en œuvre de différentes dispositions dont la gestion des ressources halieutiques sur les lieux. Les exploitations minières de phosphate entreprises par la société Guanomad sont également arrêtées.

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La décision a été prise en concertation avec la population suite au constat d’une baisse de la production tant sur la qualité que la quantité. « Les activités d’exploitation de phosphate ne se feront plus sur ces îles. Les dirigeants de la société Guan­omad sont venus sur les lieux et le choix sur les activités à maintenir a été donné à la population. Ils ont décidé que les îles seront protégées avec l’appui de l’ONG Blue Ventures », explique le ministre des Ressources halieutiques et de la pêche, Ahmad, hier à Ampandrianomby lors d’une conférence de presse.

Hausse de production 

La création de cette aire protégée ne signifie pourtant pas l’arrêt définitif des activités de pêche qui constitue la principale source de revenu. « Il existera une zone qui sera totalement fermée à la pêche, c’est le noyau dur qui est riche en biodiversité. À côté, il y a des zones dont les fermetures seront temporaires. Cette fermeture va permettre de reconstituer le stock et d’avoir une meilleure production. Un plan de gestion sera élaboré avec les communautés de pêcheurs », avance pour sa part, Ny Aina Andrianarivelo, Conser­vation Officer auprès de Blue Ventures. Des mesures d’accompagnement des pêcheurs seront prévues dans le cadre d’un comité pour réduire les efforts de pêche. Il s’agit entre autres d’instaurer un cadre de partenariat avec le secteur privé qui consiste à appliquer des prix intéressants pour les pêcheurs traditionnels en échange d’une bonne production. Toujours selon ce responsable, dans un accord clé, les représentants de l’industrie chalutière ont accepté de laisser les zones de pêche productives à l’intérieur de l’aire protégée à l’usage exclusif des pêcheurs traditionnels. La pêche industrielle y est alors interdite.
 
La nouvelle aire protégée est le havre de cinq espèces de tortues marines et de nombreux oiseaux marins en danger. L’archipel abrite aussi diverses espèces de requins, dauphins et baleines et d’une abondante diversité de poissons.

Lantoniaina Razafindramiadana

Source :  lexpressmada.com (02.12.14)


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