Les dauphins peuvent être en deuil. C’est en tout cas ce que suggère l’étude de chercheurs de l’Université de Porto au Portugal, rapporte Wired. Filipe Alves et ses collègues ont observé différentes situations où le cadavre d’un dauphin avait été remonté à la surface par ses congénères
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Dans ces différents cortèges funèbres le corps transporté était celui d’un nouveau-né , expliquent les biologistes marins dans leur rapport publié dans la revue scientifique Acta Ethologica.

Au large de l’île de Madère, quatre dauphins ont ainsi été vus poussant avec leur tête le corps inanimé d’un delphineau jusqu’à la surface de l’eau. Depuis un bateau de tourisme, ils ont été observés effectuant ce rite cérémonial pendant une demi-heure avant de s’éloigner.

Les chercheurs portugais ont collecté différentes dépouilles ayant bénéficié du même protocole et ont constaté que les dauphins étaient morts peu de temps plus tôt et de causes naturelles, et non pas de causes anthropiques, ou suite à l’attaque d’un prédateur.

«Notre étude suggère que les espèces de dauphins vivant dans l’Atlantique ont tendance à abandonner les carcasses après un court laps de temps (de quelques minutes à quelques heures)»,dit Filipe Alves.

«D’autres espèces de dauphins portent, elles, le cadavre de leurs morts pendant plusieurs jours, même après qu’il ait commencé à se décomposer.»

«Les espèces vivant dans un système matriarcal telles que les orques ou les éléphants; les espèces qui vivent en groupe composé de membres de la même famille telles que les globicephales; ces espèces, quand elles vivent ensemble pendant au moins 60 ans, oui, je pense qu’elles font le deuil de leurs morts»,affirme Filipe Alves.

Les dauphins ne seraient donc pas que des animaux vicieux capables des pires ignominies comme l’évoquent certains. Ils seraient sensibles, animés d’un esprit communautaire, affectés par le décès de leurs proches. Après tout, pourquoi les mammifères ne pourraient-ils pas ressentir les mêmes émotions que nous, humains, questionne Pete Wedderburn dans le Telegraph.

«Jusqu’aux années 1980, l’idée que les animaux pouvaient avoir les mêmes sentiments que les humains était considérée risible. (…) Mais il a été depuis démontré que les émotions tenaient leur origine de la partie primitive du cerveau humain, une partie commune à tous les mammifères. Notre anatomie, physiologie, et biochimie sont les mêmes, pourquoi nos sentiments devraient-ils être différents?».

Source :  slate.fr (02.02.15)

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