Insolite. Le rorqual retrouvé dans le port du Havre a été repêché hier après-midi, quai de Bougainville. Une opération sous haute sécurité.
Défense de s’approcher. Les consignes de la préfecture étaient particulièrement strictes hier, à l’occasion du repêchage d’un cétacé retrouvé mort dans les eaux du port du Havre. Ce rorqual commun d’une quinzaine de mètres de long, pour un poids estimé à 13 tonnes, avait été découvert lundi aux abords du terminal roulier du Havre. Le mammifère marin s’était retrouvé échoué sur le bulbe d’étrave du navire roulier l’Euro Spirit, qui avait pu malgré tout traverser sans encombre l’écluse François-1er.
Analyses et découpage
Dès la fin de matinée hier, une opération de remorquage a permis d’amarrer le rorqual commun au quai de Bougainville en attendant sa sortie de l’eau. À partir de 14 h, une grue d’une capacité de 130 tonnes, spécialement positionnée, a permis de déclencher l’opération de repêchage en amenant des sangles pour l’élinguage. Cette grue était également équipée d’un palonnier.
Une première étape a consisté pour les plongeurs du Sdis, dépêchés sur place, à élinguer l’animal. L’opération de grutage s’est déroulée ensuite sans encombre. Les scientifiques ont eu pour mission d’effectuer des prélèvements sur l’animal. L’association Le Chêne, qui appartient au Réseau national échouage, était notamment chargée de ces analyses, qui ne sont possibles que si l’état de décomposition n’est pas trop avancé. Puis le rorqual a été découpé en tronçons de 3 mètres qui ont été placés dans des bennes d’équarrissage.
Alain Deschandol, membre de l’association Le Chêne, a déjà participé à des opérations similaires, notamment en 2003 lorsqu’un rorqual commun s’était échoué sur la plage de Sainte-Adresse. « Ce n’est pas très fréquent. Mais le rorqual se déplace en fonction des bancs de poissons par exemple. Comme toutes les baleines, il migre. Le Groupement d’études des cétacés du Cotentin répertorie les mammifères marins dans la Manche. Il est en général difficile de connaître la cause du décès de l’animal. Les prélèvements effectués sont envoyés au Centre de recherche des mammifères marins basé à La Rochelle », explique-t-il. Alain Deschandol ajoute que pour des raisons sanitaires, les restes de l’animal sont incinérés dans des centres agréés.
F. H. Source & capture d’écran : paris-normandie.fr (10.03.15)