Deux cadavres de phoques et deux dépouilles de marsouins ont été trouvés en très mauvais état ce week-end sur les plages de Stella, du Touquet et en baie de Canche. Onze autres ont également échoué entre le Touquet et le Tréport ce mois-ci. Il paraît que ce n’est pas anormal.
C’est triste à voir, mais c’est malheureusement fréquent en cette période de l’année. Quatre corps de mammifères marins, deux phoques et deux marsouins, ont été retrouvés ce week-end entre la plage de Stella, la plage du Touquet et la baie de Canche.
Difficile de connaître les circonstances de leur mort, leur état de décomposition étant tel qu’il sera impossible pour les vétérinaires de l’association Picardie Nature – mobilisés sur place pour récupérer les cadavres – de procéder à une nécropsie comme c’est le cas d’habitude. « Ils sont probablement morts en pleine mer, puis ont été mangés en partie par les autres animaux marins avant d’échouer sur la plage, suppose Laëtitia Dupuis, chargée de mission chez Picardie Nature. Ça n’a pas l’air d’être le fruit de l’activité humaine, on aurait retrouvé des marques bien distinctes s’ils avaient été pris dans des hélices de bateaux. »
Plus nombreux qu’avant
Rien qu’en juin, treize phoques et marsouins ont échoué entre les plages du Touquet et du Tréport. Ça paraît beaucoup, mais ce n’est pas anormal. Comment l’expliquer ? « I l y a de plus en plus de mammifères de ce type dans les environs, il y a donc plus d’échouages, explique Willy Dabin, ingénieur d’étude au Réseau national d’échouage (RNE), qui collecte 7 jours sur 7 les appels lorsqu’un animal marin est retrouvé, vivant ou mort, sur les plages. Pendant longtemps, il n’y avait plus de phoques gris, de veaux marins ou de marsouins sur nos côtes, mais ces espèces sont protégées depuis les années 80’ et on en retrouve beaucoup plus désormais car on ne peut plus ni les chasser, ni les déranger. »
Pour finir sur une note positive, deux jeunes phoques ont été retrouvés ces jours-ci, vivants cette fois, au Crotoy, en baie de Somme, alors qu’ils étaient séparés de leur mère. Ils sont désormais pris en charge au centre de Picardie Nature à Abbeville où ils pourront reprendre des forces avant d’être relâchés.
Que faire si vous trouvez un animal marin échoué ?
S’il est vivant, appelez la mairie. En dehors des heures d’ouverture, composez le 18. Les services techniques de la commune ou les pompiers prendront dans un premier temps attache avec l’association Picardie Nature. Puis le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage, géré par la LPA de Calais, prendra le relais. Ce centre de soins est le seul habilité à recueillir et relâcher les mammifères marins.
S’il s’agit d’un dauphin vivant, « appliquez une serviette mouillée sur lui et arrosez-le à volonté », recommande Jérémie Marion, directeur du service animalier de la société Opale capture. « Mais n’essayez pas de le remettre à l’eau : s’il s’est échoué, c’est qu’il a un souci.» Opale capture est mandatée par les mairies, de Camiers à Tardinghen, pour la capture des animaux et éventuellement leur transfert à Calais. Si vous trouvez un phoque ou un veau marin vivant, Jérémie Marion recommande de ne pas s’en approcher : « Cela peut être dangereux, c’est un animal sauvage. »
Si l’animal est mort, il faut aussi appeler mairie ou pompiers. Ensuite, la procédure est précise. Les services techniques ou Picardie Nature prendront le relais. Des scientifiques du Réseau national d’échouage (RNE), basé à La Rochelle, seront ensuite dépêchés pour procéder à des prélèvements et comprendre de quoi l’animal est mort. Ces données sont très utiles aux scientifiques, qui alimentent une base de données internationale répertoriant tous les échouages de mammifères marins.
Il est également possible d’appeler directement le RNE 05 46 44 99 10, joignable 7 jours sur 7, il transférera l’appel à son réseau de correspondants locaux.
Source et capture d’écran : lavoixdunord.fr, le 23/06/2016