Qu’on se le dise, « Au niveau régional il y a eu beaucoup moins de baleines sur l’ensemble des îles de la région océan Indien, depuis les côtes africaines jusqu’à Rodrigues en passant par les Comores, Madagascar et La Réunion. La vraie question est de savoir si cela est réellement la faute du phénomène El Nino qui aurait modifié les courant marins et les trajets migratoires. Cela reste une hypothèse » explique au micro de RTL Réunion Laurent Mouysset, responsable au sein de l’association Globice, protectrice des cétacés.
Ce dernier se veut rassurant en précisant donc qu’il n’y a pas qu’à La Réunion que les baleines ont été absentes des points de vue habituels. « Même à Sainte-Marie, hot spot concernant la présence des baleines à Madagascar, la fréquentation était proportionnellement plus faible ». En dehors du phénomène El Nino, l’hypothèse du chantier de la nouvelle route du littoral comme élément perturbateur à la présence des baleines reste toujours au stade d’hypothèse. L’absence des cétacés est, du point de vue de Globice « un phénomène régional, global, qui dépasse les côtes Réunionnaises ».
Dans le même temps, la législation en vigueur pour la protection des espèces protégées tend à être durcie. La loi bio-diversité qui prévoit des sanctions pour les braconniers tuant notamment les éléphants pour leur ivoire, punit également les individus qui viendraient à maltraiter ou tuer les animaux marins, comprenant les baleines, mais aussi les tortues.
« Jusqu’à 150 000 euros d’amende »
« Si vous perturbez de manière intentionnelle des espèces animales protégées, au titre du code de l’environnement, vous encourez une contravention de 750 euros maximum. Si vous avez la mauvaise idée de blesser voire de tuer un cétacé, c’est beaucoup plus grave. La peine sera de maximum 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. La nouvelle loi bio-diversité prévoit un renforcement des sanctions avec désormais un passage de 15 000 à 150 000 euros d’amende. Si vous faites cette intervention en bande organisée, vous passez de 150 000 euros à 750 000 euros. C’est un renforcement très substantiel de la législation pour protéger les baleines » explique Nicolas Rouyer, chef du service eau et biodiversité à la DEAL Réunion (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Enfin, si les baleines visent à être protégées plus durablement, Globice continue d’observer les cétacés balisés, même si le budget ne permettra pas cette année de marquer de nouveaux animaux. » Sur les baleines équipées de balises, nous avons constaté que les deux tiers des baleines qui passent à La Réunion pendant la saison ne font que s’arrêter une journée le long de nos côtes. La photo-identification a montré qu’elles ne faisaient que passer mais on ne savait pas où elles allaient. Les balises satellites ont permis de montrer que pour l’essentiel, après être passées à La Réunion, les baleines continuent vers Madagascar » expose le responsable de Globice.
Pour rappel, il y a des règles à respecter lorsque l’on s’approche des baleines pour les observer : » à l’approche de l’animal, il faut ralentir à 300 mètres d’elle, arriver doucement, prendre le temps d’observer son comportement, ne pas s’approcher à moins de 100 mètres et ne pas lui couper sa trajectoire » termine Laurent Mouysset.
En espérant que cette année, les cétacés passent nous voir et restent un peu plus longtemps au large des côtes Réunionnaises, pour le plus grand bonheur des badauds.
Source et capture d’écran : ipreunion.com, le 10/07/2016