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La Commission baleinière internationale (CBI) a appelé la Nouvelle-Zélande à prendre des mesures urgentes pour sauver de l’extinction l’espèce de dauphins la plus rare du monde, exprimant ses « graves inquiétudes » pour son avenir.

La population de dauphins Maui, sous-espèce uniquement présente au large de l’île du nord de la Nouvelle-Zélande, a chuté à moins de 50 spécimens.

Sans mesure forte, y compris une interdiction de la pêche dans leur habitat, les scientifiques craignent que ces dauphins ne soient parvenus à un point de non-retour.

Dans un rapport publié ce week-end, la CBI a estimé que rien ou presque n’était fait pour empêcher ces dauphins de devenir des « captures accidentelles » de la pêche industrielle.

Arborant des reflets gris et blancs et tenant leur nom d’un demi-dieu polynésien, ces dauphins ne mesurent pas plus de 1,7 mètre.

« Le comité scientifique de la CBI continue d’exprimer une vive préoccupation sur le statut de cette petite sous-espèce gravement dépeuplée », a indiqué la CBI. « Les mesures existantes pour limiter les captures accidentelles sont en deçà des précédentes recommandations ».

Wellington affirme depuis 2013 être à la recherche de solutions, mais la CBI accuse les autorités néo-zélandaises d’immobilisme.

Barbara Maas, spécialiste des espèces en danger au sein de l’association NABU basée en Allemagne, a elle aussi estimé que le gouvernement néo-zélandais avait régulièrement fait fi des préoccupations exprimées par la CBI.

« Le verdict scientifique est clair, si rien n’est fait, alors le dauphin Maui disparaîtra », a-t-elle déclaré à l’AFP, évaluant à 42 le nombre de dauphins encore en vie, dont un quart de femelles en âge de procréer.

Elle a appelé au boycottage de l’industrie de la pêche, qui pèse un milliard de dollars, considérant que c’est le seul moyen de faire bouger les autorités.

De son côté, Greenpeace a déclaré que la Nouvelle-Zélande ne pouvait pas continuer de promouvoir à travers le monde son image de « pays propre et vert », tout en laissant mourir le dauphin Maui.

« Combien de rapports scientifiques accablants seront nécessaires pour que le gouvernement agisse », a demandé Russel Norman, de Greenpeace NZ. « Protéger les dauphins de l’extinction fait partie de ce qu’il faut faire quand on aime ce pays. On vend ce pays avec [le slogan]  »nager avec les dauphins » ».

L’industrie de la pêche fait valoir pour sa part que le gouvernement a déjà interdit la pêche au chalut et aux filets dérivants sur une superficie maritime de 6000 kilomètres carrés.

Source et capture d’écran : lapresse.ca, le 11/07/2016

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