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Les baleines sont abondantes cet été près des côtes de l’estuaire et du golfe et elles se laissent observer facilement, remarquent les compagnies de croisière. Les eaux du Saint-Laurent réservent aussi de belles surprises aux chercheurs, dont un narval bien loin de l’Arctique et quelques rares baleines noires.

«En ce moment, c’est une saison exceptionnelle, dit Sarah Leblond, porte-parole des Croisières AML à Tadoussac. On fait de super belles observations depuis la mi-juillet.» Les passagers d’un zodiac de l’entreprise ont d’ailleurs observé de très près un rorqual commun en fin de semaine au large de Tadoussac.

Dans la baie de Gaspé, la saison a commencé en force dès le 1er juin, indique Jean Roy, président des Croisières Baie de Gaspé. «Il y avait déjà beaucoup de baleines la première journée. Elles se sont concentrées entre Cap-aux-Os et l’entrée de la baie. Ça a duré tout le mois de juin alors que d’habitude, c’est plus variable.»

C’est grâce à «l’abondance et la régularité de la nourriture» que les géantes se sont concentrées dans la baie, estime Jean Roy. «Le capelan, le hareng, le lançon et le maquereau juvénile est là en grande quantité. On le voit sur notre sondeuse. Et c’est leur garde-manger.»

Les baleines se sont depuis déplacées vers Cap Gaspé, plus loin du port d’attache de l’entreprise, indique Jean Roy, mais les observations restent bonnes. Au fil des ans, Gaspé a connu d’autres périodes où les baleines étaient aussi proches et abondantes, précise-t-il.

«C’est une bonne année», remarque aussi Patrice Corbeil, directeur du Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac. «C’est surtout relié au fait que les proies sont en quantité et les conditions météo excellentes. Il n’y a pas de bancs de brume.» M. Corbeil ne va pas jusqu’à dire que la saison est exceptionnelle.

Un narval parmi les bélugas

Une équipe de chercheurs a aperçu un narval au sein d’un groupe de 60 à 80 bélugas, vendredi, au large de Trois-Pistoles, nous apprend le site Web baleinesendirect.org. L’individu, de couleur grise et donc plus foncé que les bélugas, possède une défense d’ivoire en spirale d’environ 40 centimètres.

Les chercheurs à bord du Bleuvet, le navire du Groupe de recherche sur les mammifères marins (GREMM) et de l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent, ont observé le narval pendant une heure. Il est resté au sein du même groupe de bélugas et a adopté leur comportement, allant jusqu’à faire des bulles comme eux.

Le narval n’est pas une espèce du Saint-Laurent ; il vit plutôt dans les eaux arctiques du Canada, du Groenland, de la Norvège et de la Russie. Un autre narval avait été aperçu en 2003, entre Bergeronnes et Tadoussac, lors d’un survol par une équipe de Pêches et Océans Canada.

Par ailleurs, une autre espèce moins rare dans le Saint-Laurent, mais en voie de disparition, la baleine noire, est observée ces jours-ci près de Percé, rapporte Patrice Corbeil. Un groupe de cinq vadrouille dans le secteur.

Deux baleines noires avaient été aperçues dans la baie de Gaspé le 20 juillet. «Elles étaient près de l’Anse-aux-Amérindiens, tout près du bord, dans environ 50 pieds d’eau», rapporte Jean Roy.

Source et capture d’écran : lapresse.ca, le 02/08/2016

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