84

Barack Obama a annoncé ce vendredi la création de la plus grande réserve naturelle marine du monde, dans son archipel natal de Hawaï.

Cette aire protégée géante désormais interdite de pêche commerciale abrite quelque 7.000 espèces marines, parmi lesquelles les baleines bleues, les albatros à queue courte, les tortues ou les phoques moines endémiques de Hawaï.

Elle couvre 1,51 million de km2 sur une large portion du Pacifique, soit la taille de la Mongolie ou près de trois fois la superficie de la France métropolitaine. Barack Obama, qui voyagera mercredi à Hawaï, a en fait plus que quadruplé une réserve déjà existante, fondée il y a dix ans par George W. Bush, connue sous le nom de Papahanaumokuakea.

Ce groupe linéaire et isolé de petites îles et atolls à faible altitude a rejoint en 2010 la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, selon qui il s’agit « aussi d’une zone d’habitats pélagiques et d’eaux profondes avec des caractéristiques remarquables telles que des monts sous-marins et des bancs submergés, de vastes récifs coralliens et des lagons ».

Le Papahanaumokuakea Marine National Monument, rappelle l’Unesco, possède également « une signification cosmologique pour les natifs hawaïens, en tant qu’environnement ancestral, incarnation du concept de parenté entre les hommes et le monde naturel, berceau de la vie et terre d’accueil des esprits après la mort ».

Depuis 2009, Obama a davantage protégé d’espaces qu’aucun de ses prédécesseurs, en recourant à l’Antiquities Act, une loi signée en 1906 par Theodore Roosevelt, ardent défenseur de la protection des ressources naturelles. Ce texte permet au président d’agir vite pour préserver des espaces menacés, qui peuvent ensuite être transformés en Parcs nationaux lorsque le Congrès s’empare du dossier.

Pour les thons, c’est bon 

Le sénateur démocrate Brian Schatz, élu de Hawaï, a salué l’expansion de la réserve marine de Papahanaumokuakea, estimant que celle-ci permettrait de « renflouer les stocks de thons, d’encourager la biodiversité et de lutter contre le changement climatique ».

A l’opposé, regroupés dans une organisation baptisée « The Western Pacific Regional Fishery Management Council », les opposants au projet se sont déclarés « déçus » vendredi, en dénonçant une décision qui « sert un bilan politique plutôt que la défense des espèces marines ». « Interdire la pêche commerciale dans 60% des eaux de Hawaï, alors que la science nous indique que cela ne rendra pas plus productives les pêcheries locales, n’a aucun sens », a commenté Edwin Ebiusi, un responsable de ce groupe rassemblant des pêcheurs et autres acteurs économiques vivant de la mer.

Source et capture d’écran : letelegramme.fr, le 26/08/2016

 

Loading...