La fonte de la banquise dans l’océan « glacial » Arctique depuis 30 ans augmente l’espace vital pour les baleines à fanon.
Bonne nouvelle pour les baleines : après les États-Unis qui retirent la majorité des espèces de baleines à bosse de la liste des espèces en danger, une étude parue dans Biology Letters démontre que la fonte des glaces dans l’océan Arctique entraîne un boom des baleines à fanon, ces cétacés dôtés de poils raides partant de la mâchoire supérieure et fonctionnant comme des filtres.
En analysant les études menées sur les populations de baleines en mer des Tchouktches – entre la Russie et les États-Unis – la chercheuse Sue Moore s’est rendu compte que 3 espèces de baleines à fanon (les baleines à bosse, les baleines de Minke et le rorqual commun) sont régulièrement observées dans la région. Dans les années 1980, il n’y en avait aucune.
Une eau plus riche en nutriments
Un effet inattendu de ce qui est considéré comme une catastrophe écologique majeure. « Nous observons cette transition parce que la banquise décline, explique Marc Macias-Fauria, de l’université d’Oxford. Ce qui est certain, c’est que le réchauffement autorise l’existence de certaines espèces et le déclin d’autres. »
L’absence de banquise favorise les conditions de croissance du zooplancton – la nourriture des baleines à fanon. Autre condition favorable à l’enrichissement de l’eau : « Le vent qui peut désormais atteindre la surface de la mer provoque un mélange de l’eau, ce qui rapporte des nutriments à la surface », selon Patrick Miller, chercheur à l’université St Andrews (Écosse).
Activité humaine = danger pour les baleines
Pour l’auteure de l’étude, « l’augmentation des baleines a atteint un pic il y a deux ou trois ans. Le nombre de cétacés n’augmente ni ne décroît, le nombre de nutriments dans l’eau n’étant pas extensible. »
Les eaux libérées de la banquise intéressent aussi les humains pour la navigation commerciale. Un danger pour les baleines, car les sonars à basse fréquence utilisés par les bateaux désorientent ces cétacés.
Source et capture d’écran : ouest-france.fr, le 07/09/2016