Les internautes peuvent maintenant suivre le déplacement des baleines au large de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Des données obtenues par des chercheurs de l’Université Dalhousie ont permis de lancer une nouvelle carte interactive.

« Le public peut être plus actif dans nos découvertes et suivre nos recherches », explique la chercheuse Delphine Durette-Morin.

Au début de l’été, trois planeurs ont été installés près des côtes de l’Atlantique. Ces planeurs sous-marins sont équipés de sondes acoustiques qui permettent d’écouter le chant des baleines.

Cette technologie permet de localiser les cétacés jusqu’à 100 km. Les données sont ensuite transmises aux chercheurs de l’Université Dalhousie, puis aux responsables du trafic maritime.

On peut alors voir quelle espèce a été observée, quand et à quel endroit. Les informations du site Internet sont disponibles en français et en anglais.

« Chaque espèce a un répertoire de sons différents, ce qui nous permet de les identifier », souligne Mme Durette-Morin.

Les drones sous-marins analysent également la qualité de l’eau. Les chercheurs peuvent donc en savoir plus sur l’habitat des baleines.

« Ça nous donne la température de l’eau et quelles autres espèces qui s’y trouvent, entre autres des petits crustacés que mangent les baleines », explique la chercheuse.

Un partenariat avec d’autres équipes de chercheurs qui font de l’observation océanique et aérienne permet d’avoir une meilleure idée du mode de vie des baleines.

Objectifs de l’étude :

  • Surveiller les populations de grandes baleines, leurs habitats et le climat océanique
  • Étudier l’écologie, les habitats et la dynamique des populations de grandes baleines
  • Observer la présence et les migrations de baleines dans leurs habitats clés en temps quasi réel
  • Réduire le risque de collisions entre les navires et les baleines et, par conséquent, les blessures et les décès

Des résultats étonnants sur la migration

Cette étude a également permis aux chercheurs de mieux comprendre où vont les baleines noires de l’Atlantique. Selon les estimations, il n’en resterait que 500 pour l’ensemble de l’Amérique du Nord.

Depuis quelques années, très peu de baleines noires ont été aperçues dans le bassin Roseway, au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Les planeurs sous-marins ont permis de démontrer la présence de plusieurs baleines noires dans le nord du Nouveau-Brunswick et près de la péninsule de Gaspé.

Cette migration donne beaucoup d’informations au sujet du comportement des baleines.

« Ça nous indique qu’il y a un changement de comportement ce qui peut être causé par différentes conditions, soit les changements climatiques ou ça peut être seulement une phase », explique Delphine Durette-Morin.

« Les baleines se trouvaient dans des endroits où on ne s’y attendait pas. Maintenant, nous avons une façon de faire des recherches de manière rentable », ajoute Kim Davies de l’Université Dalhousie.

Les scientifiques souhaitent maintenant informer les gouvernements au sujet de la présence de cétacés dans ces zones, afin de mieux les protéger.

« La plus grande cause de mortalité ou de blessure c’est les collisions avec les bateaux. Alors savoir où sont les bateaux en même temps que les baleines, on peut aider le gouvernement à produire des zones protégées ou des zones où les bateaux doivent diminuer leur vitesse », souligne Delphine Durette-Morin.

De nouvelles données sont ajoutées sur la carte interactive toutes les semaines. Les planeurs sous-marins seront retirés de l’eau pour l’hiver et seront replacés au printemps.

Source et carte : ici.radio-canada.ca, le 28/09/2016

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