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Junior est mort dimanche. Il était l’un des deux lamantins arrivés début août en Guadeloupe. Mais pour le Parc national, le programme de réintroduction de ce mammifère marin n’est pas remis en cause.

C’est un coup dur pour le Parc national de la Guadeloupe. La mort de l’un de ses deux lamantins a été constatée dimanche à la mi-journée. L’état de santé de Junior, un jeune mâle de 7 ans, suscitait des inquiétudes depuis le check-up (« un monitoring de contrôle » ) auquel il avait été soumis vendredi avec Kai, son congénère du centre d’élevage de Blachon, à Lamentin. « On suspecte fortement un problème rénal d’après les analyses sanguines que nous avons effectuées vendredi. Il avait aussi subi une perte de poids conséquente » , notait hier Maurice Anselme, le directeur du Parc, affecté comme toute son équipe par la disparition de cet animal symbole de la restauration d’une partie de la biodiversité locale. « Un protocole d’urgence a alors été déployé afin de prodiguer à ce dernier tous les soins nécessaires à ce type de situation urgente » , indique le Parc dans un communiqué diffusé hier. « Croyez bien que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir » , conclut M. Anselme.

Junior serait donc mort d’une infection rénale. Des tissus ont été prélevés sur le corps de l’animal pour être envoyés à un laboratoire parisien afin d’en déterminer l’origine. Son camarade Kai, lui, se porte bien, mais reste sous la surveillance attentive des sept agents du centre d’élevage.

Nés au zoo de Singapour, les deux mammifères marins étaient arrivés au mois d’août en Guadeloupe. L’aboutissement d’années d’efforts pour le Parc national qui avait vu une « piste » brésilienne longtemps caressée déboucher sur une impasse. Junior et Kai devaient constituer la première étape de la réintroduction de l’espèce, disparue de nos eaux au début du XXe siècle, victime de la surchasse. La suivante consistait à procurer à ces jeunes mâles des compagnes et, in fine, à repeupler le Grand Cul-de-sac marin grâce à leur progéniture. La mort de l’un d’eux ne remet pas en cause ce projet unique au monde, explique Maurice Anselme qui a informé de cette triste nouvelle les autorités françaises et l’Union européenne qui le finance à travers le programme Life.

« On garde la tête froide pour que le programme continue d’avancer. Et on espère qu’un jour, une naissance viendra effacer ce sombre événement. »

Source et capture d’écran : guadeloupe.franceantilles.fr, le 04/10/2016

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