Certains rêvent toute leur vie d’en approcher, si possible dans les eaux turquoise d’un pays exotique. Pour Mathieu Dubuc, jeune étudiant à Rouen et habitant Vergetot, croiser des dauphins n’a finalement rien d’exceptionnel.
Ce week-end, le jeune homme de 19 ans part à la pêche avec son père. C’est au niveau d’Antifer qu’il aperçoit les mammifères marins.
« Ils étaient trois. Cela fait cinq ou six ans qu’on les voit régulièrement mais d’habitude, c’est en été, jamais à cette saison », sourit-il.
Collés à la coque
Il faut dire que les animaux n’ont pas l’air très farouches. « Dès qu’on en voit sauter un, on approche le bateau du lieu de saut et on fait des ronds dans l’eau avec l’embarcation. Aussitôt, ils viennent vers nous jusqu’à se coller à la coque. L’an dernier, ma cousine a pu les toucher », poursuit-il.
Un témoignage qui étonne et inquiète Alain Beaufils, responsable du centre de sauvegarde de la faune sauvage du Chene (Centre d’hébergement et d’études sur la nature et l’environnement). Il est au fait de la présence de ces animaux du côté d’Antifer et précise qu’il s’agit de trois individus de l’espèce grands dauphins (3,50 mètres de longueur et 400 kg pour les grands adultes) qui semble avoir élu domicile à cet endroit.
« Mais normalement, ces animaux sont très sauvages, même s’ils sont curieux. Il est rare de pouvoir les approcher et encore plus de les toucher. Il est aberrant qu’ils s’approchent ainsi du bateau et cela dénote un problème », lance-t-il aussitôt.
L’expert en mammifères marins explique ainsi que ces animaux ont été habitués à l’homme (on appelle ça l’imprégnation). Loin d’être une bonne nouvelle, cela peut être dangereux. « Un dauphin peut mordre ou entraîner un homme au fond de l’eau, même sans intention de tuer ou blesser. Un accident est toujours possible », rappelle-t-il.
Alors, le mieux est de ne pas chercher à approcher ces beaux animaux et se contenter de les admirer, de loin, si on a la chance de les apercevoir. Car après Péli le pélican, Antifer pourrait bien avoir de nouvelles mascottes.
Source : Normandie.fr – Publié le 22 Décembre 2016