HAVRE-SAINT-PIERRE – Sillonnant les eaux du Saint-Laurent entre la Côte-Nord et l’île d’Anticosti en juillet dernier pour observer des rorquals, des chercheurs ont eu toute une surprise. Ils ont vu deux baleines franches, une espèce menacée qui fréquente généralement peu ce secteur.

Ce n’était qu’un prélude. Le reste de l’été a été marqué par une suite presque ininterrompue de rencontres avec ces mammifères. Au total, 28 individus ont été identifiés, de loin un record de la station de recherche des îles Mingan, présente sur le Saint-Laurent depuis 28 ans.

«Ça arrivait dans le passé qu’on voyait un, deux ou trois et, des fois, quatre individus au maximum dans le secteur, explique David Gaspard, biologiste de la station de recherche des îles Mingan. En voir autant et aussi régulièrement tout au long de la saison, c’est vraiment quelque chose d’inhabituel.»

En été, les baleines franches, aussi appelées baleines noires, fréquentent surtout la baie de Fundy et la côte est américaine. Elles ne pénètrent pas aussi loin dans le Saint-Laurent habituellement. L’accessibilité à leur nourriture de prédilection pourrait expliquer leur présence accrue.

«Ça indique qu’il y a peut-être un changement aussi de la chaîne alimentaire, un changement de la distribution des proies dans le Saint-Laurent.», ajoute David Gaspard.

Source : Le journal du Quebec – Publié le 27 Décembre 2016

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