Requins ou dauphins, deux prédateurs, deux réponses morphologiques différentes aux mêmes contraintes environnementales. Qui est le mieux adapté pour survivre ?
Une caméra sous-marine survole un banc de sable corallien puis s’arrête pour découvrir une image noir et blanc d’un poisson-rasoir tapi dans les reliefs. Plusieurs dauphins-tursiops se nourrissent en ces lieux. Les mères repèrent les poissons rasoirs grâce à leur sens de l’écholocalisation, et apprennent à leurs jeunes à maîtriser ce sens sophistiqué dont nous n’avons pas d’idée. D’autres tursiops ont mis au point une autre application spectaculaire de ce sens et chassent dans les eaux boueuses des mangroves les mulets qu’ils échouent sur les berges. Autres applications de ce sonar naturel par une autre espèce de dauphins : descendre en groupe dans les abysses pour repérer des bancs d’anchois et les remonter à moindre profondeur où ils seront coincés sur la barrière naturelle qu’est la surface.
Mais comment chasser dans le noir des abysses quand on ne possède pas ce sonar ? Les requins possèdent des sens capables de détecter les vibrations ou les faibles champs électriques… mais au fait, dauphin ou requin face à face, qui est le plus fort ? Un requin peut il résister à une orque ? Le dauphin noir et blanc possède un tel arsenal de sens, une telle culture de chasse transmise d’une génération à l’autre, une telle adaptabilité aux conditions environnementales changeantes que l’animal domine aujourd’hui tous les océans du monde.