Ce mardi 1er août, le Conseil d’État a décidé de maintenir l’interdiction de la reproduction des dauphins et des orques en captivité. Le 10 juillet, le parc Marineland avait introduit un recours auprès de cette juridiction craignant que l’arrêté ministériel condamne « à terme l’activité des delphinariums français ».

Les critiques se sont multipliées ces dernières années contre l’exploitation d’orques et de dauphins dans les parcs aquatiques, comme le Marineland d’Antibes, le plus grand parc d’attractions marin d’Europe. Dans cette fronde contre les delphinariums, le documentaire « Blackfish », sorti en 2013 pour dévoiler les coulisses de SeaWorld, a joué un grand rôle.

Aucun delphinarium au Royaume-Uni depuis 1993

Mais certains pays n’ont pas attendu aussi longtemps pour interdire ou faire fermer ce genre de parcs. Au Royaume-Uni notamment, il n’en existe plus aucun depuis 1993. Pourtant, ils ne sont pas exactement interdits. Mais, suite à une forte mobilisation de l’association « Blue » en 1991, le gouvernement a instauré de nouvelles normes pour ces parcs qui sont tellement difficiles à respecter qu’aucun delphinarium n’a pu financièrement se le permettre. Ainsi, comme le raconte la BBC, tous les parcs ont fermé un à un, jusqu’au dernier, le Flamingoland, en 1993.

La Suisse a, en juin 2012, interdit l’importation dans le pays de dauphins et baleines. Le dernier parc du pays, le Connyland, avait alors décidé de transférer ses trois dauphins en Jamaïque (mais l’un d’entre eux est mort avant), puisqu’il serait dans l’impossibilité de maintenir son parc ouvert sans importer de nouveaux cétacés.

D’autres pays, comme la Croatie ou Chypre, ont interdit l’utilisation des cétacés à des fins commerciales ou lucratives. Mais à Chypre, le gouvernement est revenu sur cette décision de 1991 en 2014 en se disant ouvert une proposition d’ouverture de delphinarium par des investisseurs étrangers.

En Finlande, les delphinariums n’ont pas explicitement été interdits mais le dernier d’entre eux, le Särkänniemi, a fermé en août 2016. Les raisons évoquées ? Un intérêt faiblissant du public pour des spectacles de dauphins captifs. Le parc a alors envoyé ses dauphins dans un centre aquatique en Grèce. Comme le rapporte le quotidien finlandais Aamulehti, l’un d’entre eux est mort dans ce parc depuis.

Une loi qui protège les cétacés au Chili

Hors des frontières de l’Europe, plusieurs pays notamment en Amérique Centrale et du Sud ont adopté des législations limitant ou interdisant les parcs aquatiques avec des cétacés. Le Costa Rica est le premier pays à interdire la captivité des cétacés et autres mammifères marins en 2005. Dans le texte, les activités de tourisme autour de ces animaux sont clairement réglementées en terme de distance entre les bateaux et animaux par exemple.

Le Chili s’y mettra en 2008. La loi protège entre autres les cétacés contre toute capture, transport et stockage morts ou vifs. Dans la ville de Mexico, un projet de loi porté par le parti écologiste a été présenté devant l’assemblée locale en avril 2017. Un article en particulier concerne les parcs aquatiques pour les mammifères marins. Il est dit qu’il est interdit « d’utiliser des mammifères marins peu importe leur espèce dans des spectacles fixes ou itinérants ». Cette loi a été approuvée par les députés.

La menace de la Chine

En Asie, si la Chine crée de plus en plus de delphinariums, l’Inde a elle interdit les parcs à dauphins en 2013, alors même qu’un SeaWorld devait voir le jour dans ce pays.

« Les cétacés sont en général hautement intelligents et sensibles », a souligné le Ministère de l’Environnement et des forêts. « Le confinement en captivité peut sérieusement compromettre leur bien-être et la survie de tous types de cétacés en altérant leur comportement et en causant un stress extrême ».

Source : Le Huffington Post – Publié le 1er Août 2017
Crédit photo de une : Sandra Guyomard pour Réseau-Cétacés
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