À l’issue d’une réunion avec des représentants de l’association Animals Lebanon (AL) sur la question de l’utilisation de dauphins dans des shows aquatiques, le ministre du Tourisme, Avédis Guidanian, a exprimé le « refus » du ministère « de l’utilisation de dauphins ou de tout autre animal appartenant à une espèce menacée dans des représentations destinées aux loisirs et à des fins commerciales ».
L’annonce, par le Cirque du Liban, de son nouveau show aquatique avec des dauphins a déjà fait l’objet d’une vaste campagne de protestation sur les réseaux sociaux.
« Ce genre de spectacle n’a pas de vocation touristique et n’améliore en rien l’image du Liban, ni ne reflète les valeurs auxquelles le Liban est attaché et qu’il veut promouvoir », a ajouté le ministre.
Pour sa part, AL a précisé qu’« un grand nombre de pays a interdit l’utilisation de cétacés dans les shows aquatiques et seuls quelques 50 pays l’autorisent encore ». Et de rappeler que « la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), à laquelle le Liban a adhéré depuis 2013, englobe toutes les espèces de baleines, de dauphins et autres mammifères marins ».
L’association ajoute :
« Les études montrent que ces espèces sont douées d’une grande intelligence et qu’il est quasiment impossible de créer des conditions satisfaisantes de vie en captivité. »
Interrogé par L’OLJ sur la portée de la déclaration du ministre du Tourisme, Jason Mier, directeur exécutif d’AL, rappelle que les autorisations sont délivrées par plus d’une administration, mais que ces propos ont le mérite de mettre les points sur les «i» concernant la perception de l’utilisation des animaux menacés dans pareilles activités. L’écologiste rappelle qu’un projet de loi sur la protection des animaux devrait être débattu bientôt au Parlement, et que ce texte interdit l’utilisation d’espèces menacées dans des spectacles, tout comme il définit les circonstances spécifiques dans lesquelles des animaux peuvent être employés par des cirques ou ailleurs, à condition que cela ne leur cause aucun tort de quelque nature que ce soit.
Jason Mier indique qu’AL « aspire à entamer un dialogue avec le Cirque du Liban autour du show des dauphins ». « Nous espérons que cette affaire et la sensibilisation qu’elle a engendrée ouvriront la voie au développement d’une conscience et d’une législation qui réglementeront de telles activités à l’avenir », poursuit-il.