Les Etats-Unis et le Canada restent très préoccupés par le pic de mortalité chez les baleines franches noires (Eubalaena glacialis). Alors que la découverte de 8 carcasses avait poussé le gouvernement canadien à arrêter précocement la pêche aux crabes -les navires étant en cause dans de nombreux décès- et à contraindre les navires empruntant le golfe du Saint-Laurent de réduire de moitié leur vitesse, d’autres baleines mortes ont été découvertes. Face à ce nombre grandissant de cadavres de cétacés dans l’océan Atlantique, les deux pays nord américains ont ouvert une enquête.
Les navires de pêche sont les premiers suspects
En tout, 13 spécimens ont été retrouvés morts depuis avril 2017 (10 au Canada et 3 aux Etats-Unis) sur une population de seulement quelques centaines. Or, normalement « seulement » 4 baleines franches en moyenne sont retrouvées mortes dans les eaux américaines et canadiennes chaque année. Lors d’une conférence téléphonique, David Gouveia, le chef du programme de surveillance des espèces protégées pour la branche Atlantique de la NOAA, a qualifié le nombre d’animaux retrouvés morts d’important.
« La récupération de la population des baleines franches est fragile et c’est l’un des défis les plus difficiles dans la protection » des animaux, a-t-il déclaré appelant à une réaction urgente. » Tout facteur influençant leur capacité à survivre est important « , a-t-il martelé.
S’il est fort probable que toutes les baleines aient succombé suite à une capture accidentelle par les navires de pêche, les experts attendent néanmoins le résultat des autopsies, dans les prochaines semaines, pour déterminer avec certitude les causes et proposer des solutions. De son côté, la NOAA a déclaré une situation de « mortalité inhabituelle » (UME), ce qui permet de déclencher une enquête et de débloquer des fonds pour les investigations.
Une espèce encore fragile
Les baleines franches noires sont considérées comme étant en danger d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Leur population serait d’environ 490 individus dans l’ouest de l’Atlantique nord et de seulement quelques dizaines de spécimens en Europe. Espèce prisée par les baleiniers pendant plusieurs siècles, elle est protégée depuis les années 1930.