Il y a environ deux ans, Seaworld annonçait sa volonté d’arrêter, dans ses parcs, les programmes de reproduction des orques.

Aujourd’hui, un nouveau projet de loi, présenté à la Chambre des représentants de Floride, entend faire tenir parole à SeaWorld. Sa finalité est l’interdiction légale, pour l’ensemble de l’Etat de Floride, des spectacles d’orques, et des programmes d’élevage, dans la lignée de la législation Californienne.

Le texte, intitulé Florida Orca Protection Act, a été présenté mardi par Jared Moskowitz, un représentant démocrate de Coral Springs, lors de la première journée de session législative de 2018. Ce dernier a assuré qu’un texte d’accompagnement avait été produit au Sénat, parrainé par le sénateur Darryl Rouson, un démocrate de St. Petersburg. Mais mercredi soir, aucune trace de ce texte n’a été trouvée sur le site internet du Sénat.

Le projet de loi 1305 rendrait illégal, à compter de juillet 2018, le maintien d’orques en captivité à des fins de divertissement. La détention d’orques dans cette finalité au 1er juillet 2018 ne serait autorisée en Floride que jusqu’au 31 décembre 2019, « et elles ne pourraient être par la suite employées qu’à l’occasion de représentations à caractère éducatif. »

Jared Moskowitz définit les représentations à caractère éducatif comme des représentations en direct offrant un « enseignement scientifique au public » incluant « des comportements naturels, de l’enrichissement, des activités physiques, des commentaires en simultané, et du contenu vidéo, soit une part représentative de ce que vivent les orques en milieu naturel ».

« Je pense que l’époque où le public venait assister à des spectacles d’orques est révolue », confie Jared Moskowitz.

Selon Lori Marino, présidente du Whale Sanctuary Project, ce projet de loi est un pas dans la bonne direction. Mais elle reste prudente à l’égard d’une lacune potentielle du texte, relative à la différenciation entre le divertissement et l’éducation.

« Ce passage est flou », explique-elle. « Il conviendrait de définir ce qu’est le divertissement par rapport à une représentation à caractère éducatif. »

Le SeaWorld d’Orlando détient six orques, et le Miami Seaquarium en héberge une, Lolita, au cœur de fréquents mouvements militants en sa faveur. Le documentaire « Blackfish » sorti en 2013 a provoqué un changement radical dans la perception de la captivité des orques.

Faut-il libérer Lolita ? Que doit-il advenir d’elle et des autres grands mammifères marins détenus en captivité ?

Après une vie passée en captivité, la fenêtre ouvrant sur la liberté de Lolita, l’orque vedette du Miami Seaquarium, risque bien de rester fermée, confient certains activistes. Alors que la campagne fait toujours rage pour la libérer, certains se demandent si, en fin de compte, ce serait réellement dans son intérêt.

SeaWorld considère la législation comme une manière de détourner l’attention.

« Étant donné que nous avons déjà procédé à ces modifications, la législation est inutile et fait oublier l’excellent travail que nous avons accompli en faveur de la faune de la Floride », a indiqué la compagnie dans un communiqué. « Nous sommes impatients de poursuivre notre travail avec la législature de la Floride et les responsables de la conservation de l’ensemble de l’Etat, sur des initiatives cohérentes de préservation et de bien-être animal. »

Mais Jared Moskowitz affirme qu’il était important de responsabiliser SeaWorld, et de tracer une ligne bien définie à ne pas franchir en cas de futures captures d’orques par d’autres sociétés.

Il conclut : « Je félicite les dirigeants de SeaWord pour leurs efforts, mais ils ne les ont pas fournis de leur plein gré, mais parce que le public les attendait, et que le modèle économique a changé. »

Traduction d’un article de Martin Vassolo publié le 10 janvier 2018 sur le site du Miami Herald Tribune.

Article original : Florida bill would ban orca shows, breeding
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