Halifax : Les scientifiques n’ont observé cet hiver aucun petit de baleines noires de l’Atlantique Nord dans le site de reproduction habituel des cétacés, ce qui fait craindre le pire pour la survie du mammifère marin menacé d’extinction.
Clay George, biologiste au ministère des Ressources naturelles de Georgie, rappelle qu’habituellement, les «baleines franches» mettent bas au large de cet État et de la Floride de décembre à la fin mars, avec une période plus active en janvier et février. Or, les chercheurs n’ont aperçu cette année aucun duo mère-petit dans ces secteurs.
Cet inquiétant constat fait suite à l’un des plus hauts taux de mortalité enregistrés au cours des récentes années pour ces baleines noires de l’Atlantique Nord. La population de baleines franches ne dépasserait pas 450 individus actuellement, selon les biologistes.
Au moins 18 baleines noires de l’Atlantique Nord ont été retrouvées mortes dans les eaux canadiennes et américaines l’été dernier, vraisemblablement empêtrées dans des cordages de pêche ou victimes d’une collision avec un navire.
Philip Hamilton, chercheur au Centre pour la vie marine Anderson-Cabot, de Boston, suggère que l’absence apparente de baleineaux cet hiver pourrait être liée à une pénurie de nourriture, ce qui pousserait les femelles à éviter une grossesse. Le phénomène pourrait aussi être attribué à un déménagement du site de reproduction, ou à des changements environnementaux qui affecteraient les mères.
Selon le scientifique, il n’est jamais arrivé par le passé qu’aucun baleineau ne soit observé dans ces secteurs au cours d’une année, ce qui ajoute à l’inquiétude déjà grande à la suite d’un taux de mortalité élevé. Le professeur Hamilton indique que ces baleines, qui ont une espérance de vie semblable à celle de l’humain, donnaient naissance habituellement à un petit tous les trois ans ; ce cycle a maintenant atteint sept ans.
«Une population décline lorsque le taux de mortalité dépasse le taux de natalité, et c’est là que semble se diriger la baleine noire de l’Atlantique Nord», renchérit le biologiste George. Des experts croient qu’avec un tel taux de mortalité, l’espèce pourrait disparaître d’ici 2040.
Source : Métro – Publié le 26 Février 2018
Photo de une : Pixabay