L’experte en mammifères marins Regina Eisert pensait que les petits rorquals étaient un peu « ennuyeux », jusqu’à ce qu’elle capture quelques images saisissantes de l’un de ces spécimens près de l’Antarctique. Aujourd’hui, elle a changé d’avis.

Regina Eisert et son équipe de l’Université de Canterbury (Nouvelle-Zélande) étaient en Antarctique à la recherche d’orques dans la mer de Ross. Par chance ils sont tombés sur de petits rorquals. Des images rares qui pourraient enrichir la littérature scientifique sur cette population de baleines, apportant notamment un nouvel éclairage sur leurs habitudes alimentaires. « Les baleines à fanons sont une partie importante de l’écosystème, mais elles sont très peu étudiées », explique la biologiste. Fait étonnant, car les petits rorquals sont pourtant plus de 100 000 dans la région. Il est admis que les petits rorquals chassent principalement le krill, mais ils pourraient se nourrir d’autre chose.

Eisert et son équipe ont été déposés par un hélicoptère sur la mer de glace antarctique non loin de deux stations de recherche : la base néo-zélandaise Scott et la base américaine McMurdo. Le brise-glace de la Garde côtière américaine – le Polar Star – avait auparavant creusé un chenal à travers la glace pour permettre le ravitaillement des stations, ce qui constitue maintenant une sorte d’autoroute pour les baleines selon Regina Eisert. Il reste malgré tout très difficile de les étudier, tant les lieux sont éloignés et inhospitaliers.

Rappelons que ces glaces reculées abritent l’une des plus riches faunes maritimes au monde, avec un plancton et des micro-organismes uniques. La mer de Ross abrite ainsi des milliers d’invertébrés, près de 100 espèces de poissons, des oiseaux et une dizaine de mammifères. On y retrouve des manchots Adélie, des manchots empereurs, des baleines, des orques, et des phoques, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). En 2016, la création de la plus grande aire maritime protégée au monde était acceptée en mer de Ross. Cet espace couvre aujourd’hui 1,55 millions de km².

Source : SciencePost – Publié le 22 mars 2018

 

 

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