Un lieu tenu secret au sud-ouest de la côte de la Nouvelle-Écosse est l’un des deux sites toujours en lice pour accueillir un sanctuaire de baleines et de dauphins qui permettrait à ces animaux d’échapper aux parcs aquatiques.
Le Whale Sanctuary Project, aux États-Unis, a lancé l’initiative il y a deux ans et cherche un site idéal en Amérique du Nord. Lori Marino, présidente de cet organisme sans but lucratif, confirme que la Nouvelle-Écosse et l’État de Washington, sur la côte ouest américaine, sont les deux seuls lieux toujours dans la course.
Des discussions sont en cours avec des représentants des gouvernements et des citoyens, dont des pêcheurs et des membres des Premières Nations, mais aucune offre formelle n’a encore été faite, ni au Canada, ni aux États-Unis. L’organisme prévoit d’établir un sanctuaire de 28 hectares, l’équivalent de 40 terrains de soccer.
Quelques deux millions de dollars ont été amassés jusqu’à maintenant pour un projet qui est estimé à 20 millions de dollars. Des efforts de financement plus soutenus devraient bientôt être mis en branle.
L’objectif est qu’un sanctuaire soit mis en place d’ici 2020. Une décision quant à la location de celui-ci devrait être prise d’ici la fin de 2018.
Indignation croissante contre les parcs aquatiques
L’idée d’un sanctuaire pour ces mammifères marins captifs, une première au monde, est similaire à celle des sanctuaires déjà existants pour les éléphants ou les singes, par exemple. Lori Marino souligne l’indignation croissante contre la pratique de garder les baleines et les dauphins « dans des aquariums et leur demander de faire une performance pour avoir leur souper ».
Le documentaire de 2013 Blackfish a contribué à susciter une levée de boucliers contre les parcs aquatiques et une plus grande attention à l’égard des conditions de vie des animaux marins en captivité.
« Il y a des animaux qui vivent présentement dans des aquariums en béton et qui pourraient y être encore 20 ou 30 ans. L’idée de les laisser dans ces conditions est inhumaine et intolérable. » Lori Marino
Il y a « beaucoup de preuves scientifiques », selon Mme Marino, du mal-être des mammifères marins dans les parcs aquatiques. « Voici la solution », dit-elle au sujet du projet de sanctuaire.
Comme les animaux gardés dans des parcs aquatiques sont captifs depuis très longtemps, il serait dangereux pour eux qu’on les relâche simplement dans ce qui aurait dû être leur habitat naturel.
« Nous sommes ouverts à travailler avec eux s’ils veulent aller de l’avant avec ce projet de classe mondiale, ici en Nouvelle-Écosse », a indiqué une porte-parole de la province, Chrissy Matheson.
Mme Marino indique aussi que quelques endroits en Colombie-Britannique pourraient être des options de rechange si les discussions en Nouvelle-Écosse et dans l’État de Washington achoppaient.
Source : Radio Canada – Publié le 07 juin 2018
Photo de une : Réseau-Cétacés
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