Un sanctuaire pour bélugas ouvrira ses portes en mars 2019 dans la baie de Klettsvik, en Islande. Il accueillera deux cétacés de douze ans en provenance du Changfeng Ocean World, situé à Shanghai (Chine).
C’est une structure unique au monde qu’inaugurera bientôt l’Islande : le premier sanctuaire pour bélugas au monde. Mis au point par l’organisation Sea Life Trust, il ouvrira ses portes l’année prochaine dans la baie de Klettsvik où a été tourné le film Sauvez Willy. En guise de premiers pensionnaires, le sanctuaire à ciel ouvert doit accueillir deux bélugas de douze ans, Little Grey et Little White, qui divertissent actuellement les visiteurs du Changfeng Ocean World, à Shanghai.
« C’est à la fois un projet visant au bien-être animal et un projet touristique », a expliqué Elliði Vignisson, maire des îles Vestmann où le sanctuaire se trouvera.
En effet, les deux cétacés de 900 kilogrammes pour environ quatre mètres de long, sont aujourd’hui gardés dans des bassins en béton, bien loin des conditions idéales dans lesquelles vivent les spécimens sauvages. Toutefois, Little Grey et Little White étant nés et ayant grandi en captivité, ils sont bien trop dépendants des humains pour être libérés dans le milieu naturel.
Un nouvel espace de vie de 32.000 km²
« Ce sont des animaux de spectacle et ils le resteront mais dans des conditions complètement différentes et plus humaines », a poursuivi Elliði Vignisson pour Iceland Review.
Selon Sea Life Trust, la zone sélectionnée s’étend sur 32.000 kilomètres carrés et 10 mètres de profondeur pour offrir aux deux femelles, un espace de vie bien plus vaste qu’actuellement. La création du sanctuaire prévoit également l’installation d’une piscine pour abriter les bélugas en cas de mauvais temps ou si des soins sont nécessaires.
Les travaux ont déjà commencé sur le site. Et si tout se passe comme prévu, le refuge accueillera ses nouveaux occupants en mars 2019. L’unique point d’achoppement consistait, au niveau administratif, à obtenir l’autorisation d’acheminer les mammifères marins de la Chine à l’Islande. Un déplacement on ne peut plus périlleux, d’une durée de 35 heures, qui devrait s’effectuer à la fois par les airs, la terre et la mer.
« C’est un long voyage pour ces animaux », s’inquiète Katrin Lohrengel de la Fondation Sea Watch non impliqué dans le projet. « Cela pourrait générer, entre autres problèmes, beaucoup de stress. »
L’équipe en charge du transport travaille ainsi au contact des bélugas afin que celui-ci se passe dans les meilleurs conditions possibles. Leurs membres s’exercent, notamment, à l’apnée afin de pouvoir couper rapidement les liens qui les entraveront une fois les cétacés arrivés dans le sanctuaire.
Encourager la réhabilitation des cétacés captifs
Pour ces mammifères marins, qui peuvent vivre trente-cinq à cinquante ans, le voyage s’arrêtera donc ici. Un fait qui ne manque pas de relancer le débat sur la captivité des cétacés. Pour Katrin Lohrengel, il ne s’agit ainsi que de passer d’une petite à une grande cage.
« L’une des choses qui affecte le plus les cétacés en captivité c’est qu’ils n’ont plus la possibilité de nager sur de grandes distances », explique-t-elle.
« Le principal bénéfice de cette expérimentation est, pour moi, l’obtention d’une plus large enceinte », ajoute-t-elle pour le New Scientist. Toutefois, l’ONG Sea Life Trust espère que cette initiative ouvrira la voie vers d’autres.
« On espère que le projet aidera à encourager à l’avenir la réhabilitation de plus de cétacés captifs dans des environnements naturels, et à mettre un terme, un jour, aux spectacles mettant en scène des baleines et des dauphins », relève l’organisation sur son site.
Si l’initiative doit être saluée, elle cache une réalité plus contrastée. L’Islande est, en effet, connue pour mener une chasse à la baleine de Minke et aux rorquals communs. Après trois ans d’interruption l’unique entreprise islandaise de chasse au rorqual commun – Hvalur hf – a d’ailleurs annoncé qu’elle allait ressortir ses harpons au mois de juin.
Source : Maxisciences – Publié le 26 juin 2018
Photo de une : Pixabay