En France, il est toujours possible pour les centres aquatiques et les parcs d’attraction d’inséminer artificiellement leurs cétacés pour assurer leur reproduction, malgré une grogne croissante de l’opinion publique envers ces pratiques. Mais ailleurs dans le monde, quels sont les pays qui ont interdit les delphinariums ? On fait le point.

En mai 2017, quelques semaines avant que le quinquennat de François Hollande ne prenne fin, l’ancienne ministre de l’Écologie Ségolène Royal passait un amendement qui permettait l’interdiction de la reproduction des orques, dauphins et autres bélugas en captivité.

Mais en janvier 2018 : coup de tonnerre ! L’arrêté est cassé par le Conseil d’État et depuis, la situation semble ne plus vouloir évoluer, malgré les nombreux appels adressés au Ministre de la Transition Écologique Nicolas Hulot.

Vide juridique 

C’est ainsi que les 4 parcs aquatiques français en possession de cétacés captifs peuvent continuer leur spectacles et poursuivre les inséminations artificielles des femelles ; et ce, malgré un public qui se détourne de plus en plus de ces pratiques d’un autre temps.

Mais un peu partout en Europe et dans le monde, quels sont les pays qui ont osé demander la fermeture des delphinariums ?

Exemples européens 

C’est le Royaume-Uni qui a ouvert le bal. Les îles britanniques ont forcé les delphinariums à fermer leurs portes en 1993, sans pour autant passer une loi ; mais simplement en prenant des normes si restrictives que la captivité des cétacés devenait purement et simplement impossible.

Le gouvernement britannique de l’époque, dirigé par le Premier Ministre John Major, s’était montré sensible aux nombreuses alertes lancées par l’association Blue, qui dénonçait les conditions terribles dans lesquelles les animaux survivaient dans ces parcs.

Depuis ce précédent, pas moins de treize autres pays européens ont emboîté le pas à Albion.

De bons élèves

Ainsi la Croatie a choisi d’interdire les delphinariums en juillet 2009, suite à un rapport jugeant la pratique néfaste. Du côté de la Finlande, ce sont les parcs aquatiques eux-mêmes qui ont fermé leurs portes suite à un désintérêt massif de la part de la population.

Figurent également sur cette liste l’Autriche, Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne, le Luxembourg, la Slovaquie, la République tchèque, l’Irlande et la Slovénie.

Certains pays ont donc opté pour la prohibition (grâce à une loi votée par le gouvernement) soit par des normes tellement drastiques que les parcs aquatiques n’ont plus d’autre choix que de mettre la clé sous la porte.

Et dans le monde ? 

Ailleurs sur le globe, beaucoup de pays ont fait le choix de la mise en place de ces règles si drastiques qu’elles empêchent de facto la création de delphinariums, comme au Nicaragua ou au Brésil. Du côté du Chili, il est interdit depuis 2005 de capturer, commercialiser et exhiber des cétacés (cette loi concerne également les manchots et les otaries, afin d’empêcher le trafic d’animaux sauvages aquatiques). Le Costa-Rica a pris des mesures similaires.

Enfin, de l’autre côté de la Terre, en Inde, une loi votée en 2013 accorde aux dauphins le statut de « personne non-humaine », empêchant les industries du loisir de détenir en captivité ces mammifères marins. Mais il y a encore du chemin à faire, quand on sait qu’il existe encore 340 delphinariums un peu partout dans le monde, dont 34 dans 14 états membres de l’Union Européenne… dont la France.

Source : Oh my Mag – Publié le 18 Juillet 2018
Photo de une : Pixabay

 

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