Des scientifiques déploient des planeurs sous-marins afin de mieux documenter le déplacement des baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent. Les données pourraient contribuer à sauver ces baleines en voies de disparition.

Au large d’Halifax, les scientifiques de l’Université Dalhousie effectuent les derniers tests sur un planeur. Ces robots sous-marins sont équipés de plusieurs capteurs pour détecter les baleines noires, identifier leur nourriture et relever la température de l’eau.

« C’est un hydrophone pour écouter sous l’eau. C’est capable de classifier les différentes sortes de sons et ça nous permet de savoir où se trouvent les baleines noires et les autres sortes de baleine », indique Adam Comeau, technicien océanographique à l’Université Dalhousie.

L’objectif est de cartographier le déplacement des baleines noires et de savoir pourquoi elles ont changé d’habitat. Il y a encore quelques années, elles se retrouvaient en grande majorité dans la baie de Fundy.

Les cordages de pêche et les grands navires contribuent largement à la mortalité des baleines noires. Pêches et Océans veut limiter les interactions entre ces mammifères marins et l’activité humaine, raison pour laquelle le ministère a fermé des zones de pêche dans le sud du golfe du Saint-Laurent cette année.

Adam Comeau adapte les planeurs dans le cadre des recherches de l’Université Dalhousie sur la baleine noire. Le technicien océanographique explique que l’instrument est capable de collecter des informations sur des centaines de kilomètres.

« Cette année, on a ajouté un instrument pour identifier et mesurer la densité de nourriture des baleines noires, c’est une écho sondeur. Ça va vraiment aider à comprendre l’environnement où se trouvent les baleines noires et mieux comprendre leur habitat. Ça va nous permettre de faire des cartes de nourriture de baleine ».

C’est la première fois que des planeurs de l’Université Dalhousie sont équipés de sondes pour détecter les copépodes, la nourriture des baleines noires.

« Ce sont des données cruciales parce que c’est vraisemblablement la nourriture qui motive le déplacement des baleines noires », explique Hanson Johnson, étudiant au doctorat de l’Université Dalhousie, qui codirige le projet de recherche avec les planeurs.

« Nous voulons fournir des informations en temps réel de l’endroit où se trouvent les baleines noires et en apprendre davantage sur leur habitat afin de pouvoir savoir où elles pourraient apparaître dans le futur ». Hanson Johnson

Comment fonctionne un planeur ?

Une fois déposés dans l’eau, les robots sont autonomes. Ils vont patrouiller dans le golfe, à 300 mètres de profondeur, pendant 3 mois. Les planeurs vont également collecter des données sur la température de l’eau et la concentration d’oxygène.

« Les planeurs enregistrent des données 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, peu importe les conditions météorologiques. Ça va vraiment aider à définir s’il y a une réelle redistribution des baleines noires associées à des changements dans l’océan », souligne Hanson Johnson.

Deux planeurs ont déjà été déployés dans le golfe du Saint-Laurent depuis le mois de juin, le troisième testé au large d’Halifax prendra le relais dans les prochains jours.

Les robots vont parcourir 1000 kilomètres durant leur voyage. Ils transmettront presque en simultané les données au laboratoire de recherche de l’Université Dalhousie.

« Nous espérons que les données recueillies par les planeurs permettront ultimement de réduire les risques pour les baleines noires », indique Hanson Johnson.

Les baleines noires sont plus nombreuses dans le golfe du Saint-Laurent

Les données recueillies par les planeurs s’ajoutent aux efforts de surveillance aérienne du Canada et des États-Unis pour observer les baleines noires dans le sud du golfe du Saint-Laurent.

Les baleines noires sont de plus en plus nombreuses à être observées dans le golfe du Saint-Laurent. Cette année, Pêches et Océans en a compté 111. En août 2017, le ministère avait identifié entre 80 et 100 individus.

La baleine noire est une espèce en voie de disparition, il ne reste qu’environ 450 individus dans le monde. Douze baleines sont mortes en 2017 dans le golfe du Saint-Laurent à la suite d’empêtrements dans des cordages de pêche et de collisions avec des navires.

Source : Radio-Canada – Publié le 23 juillet 2018
Photo de une : Wikipedia

 

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