Une orque a nagé pendant plus de trois jours avec son bébé mort dans le Nord-Ouest de l’océan Pacifique. Les orques sont une espèce en voie de disparition et le nombre de nouveaux-nés se raréfie.
Une orque du nom de « J35 » a effectué un dramatique mais époustouflant périple dans le Nord-Ouest de l’océan Pacifique il y a quelques jours. L’orque âgée d’une vingtaine d’années a parcouru pas moins de 240 km le long des îles San Juan et Vancouver, son bébé mort posé sur le nez, rapporte le New-York Times.
Si les chercheurs reconnaissent que les orques portent parfois les corps de leurs veaux – ainsi que l’on nomme également la progéniture de certains mammifères marins – morts à la surface de l’eau, ils s’étonnent néanmoins de la durée du voyage de l’animal, qu’ils jugent « exceptionnellement long ».
« Nous savons que cela peut arriver, mais cette fois l’orque semble se balader, comme pour prouver qu’elle ne laisse pas tomber », explique Ken Balcomb. « Parfois, elle mord la nageoire et l’arrache », raconte le scientifique et responsable du Centre de recherche sur les baleines de San Juan Island, qui a suivi cette population pendant plus de 40 ans. « Le veau bascule et coule parce qu’il n’a pas assez de graisse. Elle plonge, le ramasse et l’amène à la surface. »
Le symbole d’une espèce menacée
Le nouveau-né serait mort à la naissance mardi matin au large des côtes Victoria, en Colombie-Britannique, explique le quotidien américain.
« Je pense qu’elle est juste en deuil, ne voulant pas laisser son petit partir, comme si elle se morfondait de douleur : ‘mais pourquoi, pourquoi, pourquoi ?' », explique Ken Balcomb.
Les défenseurs de l’environnement redoutent la diminution drastique du nombre d’épaulards ces dernières années dans la région Pacifique. Le déclin de cette espèce et le manque de nouveau-nés ont été principalement attribués à la raréfaction du saumon, leur principale proie, probablement due à la surpêche ou au climat. La consanguinité, les nuisances sonores causées par le trafic maritime et enfin les déchets et autres produits chimiques déversés dans l’eau pourraient aussi expliquer ce déclin.
« La perte d’un nouveau-né d’une orque de notre population d’épaulards résidents du Sud met en péril les enjeux alors que nous nous efforçons de protéger ces beaux animaux emblématiques de disparaître complètement », a tweeté Jay Inslee, le gouverneur de Washington, cette semaine.
En mai dernier, Jay Inslee avait réuni autour d’un groupe de travail des résidents du Sud, des représentants des États et les populations locales afin d’envisager des solutions de protection des épaulards de la région.
« Tout le monde est dévasté », a-t-il ajouté. « C’est très, très dramatique, triste, décourageant. »
Source : BFM TV – Publié le 28 juillet 2018
Vidéo de une : CT News