Une équipe de Ré Nature Environnement a pu s’approcher pendant trois heures du jeune cétacé. Il évoluait dans le pertuis, presque sous le pont de l’île de Ré. Une première.

Assez jeune, il mesure environ 4 mètres et pèse probablement un peu moins d’une tonne. Ce petit rorqual, dit aussi rorqual à museau pointu (Balaenoptera acutorostrata), évoluait il y a quelques jours en faible profondeur à proximité du littoral. Autour de lui des petits poissons sautaient à la surface.

« De telles petites baleines peuvent être aperçues au large à l’extérieur des pertuis, mais c’est la première fois qu’une telle observation est réalisée dans le pertuis Breton, presque sous le pont de Ré », relate l’association Ré Nature Environnement.

Alertée par l’observatoire Pélagis-CNRS de l’université de La Rochelle, celle-ci a aussitôt mobilisé un équipage à bord de son bateau « La Janthine ». Grégory Ziebacz et Jean-Roch Meslin ont ainsi pu s’approcher mercredi pendant trois heures du plus petit des cétacés à fanons.

« Ce jeune visiteur semble être un jeune en recherche de territoire. »

« De nombreuses observations depuis mai »

Cette semaine est riche en observation de mammifères marins près des côtes de Charente-Maritime, après les dauphins aperçus devant le fort Boyard.

« Il est encore trop tôt pour l’affirmer, Pélagis nous le dira en fin d’année, mais c’est vrai que depuis le mois de mai, on fait de nombreuses observations. Notamment de groupes de plusieurs dizaines d’individus de grands dauphins et de petits groupes de dauphins communs. On aimerait que des individus se sédentarisent comme cela semblait être le cas dans les années 50 », espère Dominique Chevillon, président de Ré Nature Environnement.

Pour aller plus loin

Le rorqual à museau pointu, nommé ainsi notamment pour sa forme très effilée, est le plus petit des cétacés à fanons. Il se nourrit de petits poissons qu’il capture « par grandes goulées », gueule ouverte. A la naissance, le jeune mesure 2,60 m et mesurera pour les mâles entre 7 à 10 m (il atteindra un poids de 7 à 10 tonnes), les femelles adultes étant plus grandes.

Difficile à observer, l’un de ses signes distinctifs est son dos, avec son grand aileron dorsal en forme de faux (falciforme), très crochu. Ses apnées longues, une de 45 minutes puis deux apnées de 5 minutes (trois lors de l’observation) rendent ses observations rares et courtes. Son souffle est peu visible et il n’expose pas sa nageoire caudale au moment de sonder comme d’autres espèces.

Source : Sud-Ouest – Publié le 21 septembre 2018
Photo de une : Pixabay

 

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