Les scientifiques qui surveillent l’évolution de la baleine noire de l’Atlantique Nord, une espèce menacée de disparition, se réjouissent d’avoir aperçu le troisième baleineau de la saison. Le nouveau-né vient d’être repéré au large du nord de la Floride.

La mère de ce nouveau baleineau est suivie par les chercheurs depuis 1982, et c’est la huitième fois qu’elle donne naissance, souligne Philip Hamilton, chercheur au Centre Anderson Cabot pour la vie marine, à l’Aquarium de Nouvelle-Angleterre.

Lorsqu’elles sont en santé, les femelles baleines noires de l’Atlantique Nord mettent bas aux trois ans, en moyenne, dit le scientifique. En 2017, cependant, les chercheurs ont commencé à remarquer que certaines femelles ne mettaient bas qu’une fois par dix ans.

« Une de nos inquiétudes avec ce ralentissement ou cette absence de la reproduction, c’est qu’il semble que ces animaux ne sont pas suffisamment en santé pour donner naissance », dit M. Hamilton. « Il est très possible qu’elles ne trouvent pas assez de nourriture pour supporter une grossesse ».

Suivant leur nourriture, les baleines noires de l’Atlantique Nord ont changé leurs lieux de migration ces dernières années. En été, on en aperçoit moins dans la baie de Fundy et elles préfèrent désormais le golfe du Saint-Laurent.

Le premier baleineau de la saison avait été repéré le 28 décembre dans les eaux près de la frontière de la Georgie et de la Floride, dans le sud-est des États-Unis. Il s’agissait du premier baleineau de l’espèce aperçu en plus d’un an.

La saison de mise bas s’étend de décembre à mars. La plupart des naissances se produisent en janvier et février.

Mesures de protection de la baleine noire

Selon les plus récentes estimations, on ne compte plus que 411 baleines noires de l’Atlantique Nord dans le monde.

En 2017, pas moins de 17 baleines noires de l’Atlantique Nord avaient été retrouvées mortes dans les eaux canadiennes et américaines, dont 12 dans le golfe du Saint-Laurent.

D’importantes mesures de conservation de l’espèce ont été mises en place pour réduire les risques de mortalité, souvent causée par l’enchevêtrement de ces mammifères dans de l’équipement de pêche, ou par des collisions avec des navires. Après l’imposition de limites de vitesse pour les bateaux et de fermetures occasionnelles de zones de pêche, aucun décès attribuable à ces causes n’a été signalé en 2018 dans les eaux canadiennes.

Source : Radio-Canada – Publié le 19 janvier 2019
Photo de une : Flickr

 

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