Déjà en février 2019, une étude révélait qu’une centaine d’espèces d’animaux était en grand danger d’extinction. Aujourd’hui, les responsables de la Liste rouge des espèces menacées examinent le cas des mammifères marins et là encore, la situation est déplorable. Des dizaines de familles de requins pourraient à leur tour disparaître.

C’est une liste qui n’en finit pas de s’allonger. Ce vendredi 22 mars 2019, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a dévoilé un nouveau bilan dramatique. S’il existe aujourd’hui plus de 400 espèces de requins qui vivent dans les eaux mondiales, 17 races de raies et de requins sur les 58 dernièrement évaluées sont désormais classées à risque d’extinction. Un constat inquiétant auquel les experts étaient bien entendu préparés. Pourtant, ils l’avouent, ils ne s’attendaient pas à ce que la situation soit aussi critique.

« Nos résultats sont alarmants, mais pas surprenants. Ces animaux sont très recherchés et ne bénéficient pas de mesures de protection contre la surpêche », explique Nicholas Dulvy, professeur à l’université Simon Fraser au Canada et co-président du Groupe d’experts requins de l’UICN.

Ainsi requin-taupe bleu ou encore petit requin-taupe se retrouvent pris au piège, victime des humains qui les pêchent en masse pour leur chair ou leurs ailerons.

Le cas le plus préoccupant : celui du requin-taupe bleu. Classée « en danger » dans la nouvelle Liste rouge des espèces menacées d’extinction, cette espèce connaît un déclin phénoménal depuis 75 ans. Sa population a chuté de plus de 60%. En cause, la surpêche de cette famille de requins, particulièrement appréciée pour sa chair, notamment en Chine. Et c’est également le cas du petit requin-taupe, lui aussi jugé « en danger ». Ils rejoignent ainsi la catégorie des éléphants d’Asie et de la baleine bleue. Triste constat.

Désormais, les experts de l’UICN appellent à « l’adoption immédiate de limites de capture, ainsi qu’à l’interdiction du débarquement des espèces en danger ou en danger critique d’extinction ». En mai 2019 et sur impulsion mexicaine, les États seront appelés à se prononcer sur l’inscription des requins-taupes à l’annexe II de la CITES, la Convention sur le commerce international d’espèces de faune et de flore menacées d’extinction. Un tel statut imposerait une nouvelle régulation de la pêche qui, à terme, pourrait sauver de justesse cette espèce nécessaire au maintien de la chaîne alimentaire. En effet, les requins peuplent les océans depuis quelques 400 millions d’années et sont un maillon de premier plan dans le réseau trophique. Espérons que cet énième rassemblement des grandes puissances mondiales réussisse à changer le cours des choses.

Source : Glamour Paris – Publié le 23 mars 2019
Photo de une : Wikipedia

 

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