Les résultats préliminaires d’une étude de la station de recherche des îles Mingan, réalisée à partir d’images de drones, révèlent que le nombre de rorquals bleus et communs qui sont victimes d’empêtrement serait supérieur à ce qui avait été estimé par le passé.

Pendant les mois de juillet et d’août 2018, des chercheurs de la station de recherche des îles Mingan, accompagnés de pilotes de drones, ont pris des photos et des vidéos aériennes de rorquals communs et de rorquals bleus.

Cette étude préliminaire montre que le taux d’empêtrement de ces espèces se situerait entre 42 % et 52 % plutôt qu’autour du 10 % qui était estimé auparavant.

Les drones permettent d’obtenir des images des nageoires caudales de ces deux espèces de rorqual, qui ne sont pas visibles d’un bateau, explique la responsable des communications de la station, Viridiana Jimenez.

« Le problème avec les rorquals communs et les rorquals bleus, c’est qu’ils ne sortent pas la queue lorsqu’ils plongent », dit-elle. « On ne peut pas voir, depuis la surface, cette partie-là du corps et voir s’il y a des cicatrices ».

La nageoire caudale est la partie du corps des rorquals qui est la plus susceptible de porter les traces de blessures dues à un empêtrement.

Les images capturées par les drones permettent aussi de récolter des informations sur le comportement des baleines.

« De façon anecdotique, on a fait des observations très intéressantes d’un point de vue environnemental », ajoute Viridiana Jimenez.

Une étude rigoureuse

La station de recherche des îles Mingan a amassé des photos aériennes d’un seul rorqual bleu et de 91 rorquals communs. Seulement 35 photos de rorquals communs récoltés ont toutefois pu être utilisées pour la recherche. Les autres photos ne permettaient pas de déterminer hors de tout doute que les individus portaient les marques d’un empêtrement, précise Viridiana Jimenez.

« On a catégorisé chaque photo par rapport à la qualité de l’image et à des facteurs environnementaux comme le vent, les vagues, la lumière qui se reflète, etc. On voulait être sûr d’avoir une grande rigueur. » Viridiana Jimenez, responsable des communications à la station de recherche des îles Mingan.

Des 35 rorquals communs qui figuraient sur les photos conservées, 15 avaient des cicatrices.

La station de recherche des îles Mingan espère obtenir le financement nécessaire pour répéter l’étude cet été puis en 2020. Viridiana Jimenez affirme qu’il faudra les données de plusieurs années consécutives pour pouvoir faire des comparaisons et de tirer des conclusions.

À terme, l’étude pourrait permettre de comprendre plus précisément les facteurs d’empêtrement des baleines et de modifier la réglementation en vigueur pour mieux protéger les différentes espèces.

Source : Radio-Canada – Publié le 22 avril 2019
Photo de une : Pxhere

 

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