Rencontre insolite, dimanche 12 mai 2019, au-dessus de la Rance entre Saint-Malo et Dinan : une montgolfière a survolé le dauphin qui séjourne dans l’estuaire.

Une montgolfière qui survole… un dauphin ! Voilà qui n’est possible qu’en Vallée de la Rance…

Cet instant magique a été vécu par quelques privilégiés, dimanche 12 mai 2019, à bord de la montgolfière Gavottes, basée à Tréméreuc (Côtes d’Armor).

« C’est une première ! »

Le pilote du ballon Nicolas Philippe raconte cette insolite rencontre sur sa page Facebook :

« Nous l’avons observé remonter la Rance. On peut apercevoir sa nageoire à la surface. Nous avons d’abord pensé qu’il s’agissait de l’un des phoques présents dans le cours d’eau. Nous sommes plutôt habitués à observer des biches, chevreuils, sangliers et animaux sauvages… mais là, c’est une première ! Le ballon dispose d’un brûleur plus silencieux appelé « brûleur à vache », utilisé lors de survols d’animaux. On a désormais l’option « brûleur à dauphin » ! »

Dans la vidéo qu’il publie, prise entre Le Minihic, Saint-Suliac et Saint-Jouan-des-Guérêts, on voit le dauphin faire un saut…

Il s’agit précisément d’un dauphin commun juvénile, présent dans ce secteur de la Rance depuis quelque temps déjà.

Depuis 50 jours en Rance

« On le suit depuis 50 jours », indique Gaël Gautier, de l’association Al Lark, qui est chargée du suivi scientifique de la population de cétacés sur le littoral de l’Ille-et-Vilaine.

En l’occurrence, la présence de cette espèce est très rare chez nous. Et pas forcément bon signe…

« Nous avons un historique d’échouages réguliers avec des dauphins communs. »

Ceux-ci vivent plutôt au large. Ils ne sont pas habitués aux profondeurs réduites et aux forts marnages.

Pas de danger immédiat

Pour autant, et même si l’isolement n’est pas dans sa nature, il n’y a pas de danger immédiat pour l’animal :

« Nous avons reçu pas mal d’images de lui en train de chasser. Il n’a pas l’air dénutri. »

On ne sait pas s’il reste ici volontairement ou si le barrage de la Rance l’empêche de reprendre le large.

L’association le surveille

Grâce aux signalements et images qui lui sont transmis « tous les jours », l’association assure de toute façon « une veille attentive ».

« Si on repère des signes de dénutrition, il faudra réfléchir à une intervention. »

Intervention forcément complexe et aléatoire…

Pour l’heure, il faut donc continuer à transmettre des informations, images ou vidéos du dauphin à Al Lark.

Sans pour autant le chercher ou s’en approcher, ce qui risque de « créer du dérangement et du stress ».

Un autre dauphin était resté un an et demi

A noter qu’il n’est pas le premier à avoir séjourné aussi longtemps dans l’estuaire.

« Il y a quelques années, un dauphin commun était resté un an et demi. Problème : éloigné de ses congénères, il avait fini par reporter son besoin de sociabilité sur une autre espèce, l’homme ! Il se laissait caresser par les pêcheurs plongeurs de coquilles Saint-Jacques. Mais il a fini par ressortir de l’estuaire tout seul. »

Un cétacé de la même espèce, retrouvé mort tout récemment à La Ville-ès-Nonais (Ille-et-Vilaine), n’aura pas eu cette chance.

Une autopsie a été pratiquée par Al Lark.

« Ce dauphin était légèrement dénutri. On n’a pas retrouvé grand-chose dans son estomac. Mais il n’était pas malade. »

Cependant, il avait beaucoup d’ecchymoses, ce qui pourrait s’expliquer s’il s’est échoué vivant, piégé par la marée, puis beaucoup débattu.

Les deux dauphins communs n’avaient jamais été repérés ensemble dans la Rance. On ne sait donc pas s’ils étaient camarades de jeu…

Source : actu.fr/bretagne, 15.05.19
Photo : capture d’écran vidéo © Montgolfière Gavottes

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