La dépollution de la rivière Hudson et les efforts de conservation opérés depuis plusieurs années ont favorisé le retour des baleines à bosses au large de New-York. Le nombre d’observations aurait augmenté de 540% au cours des huit dernières années.
Vous pourriez visiter New-York pour de multiples raisons : les hauts buildings, pour en prendre plein la vue à chaque coin de rue, ou encore pour voir les décors de vos films préférés. Il y en a d’autres, bien évidemment. Mais se rendre à New-York pour observer les baleines, vous n’y aviez peut-être jamais songé (comment vous en vouloir). Et pourtant. On remarque en effet depuis quelques années un retour en masse des cétacés. Plus d’une centaine d’individus identifiés fréquenteraient régulièrement les lieux. Mais comment expliquer un tel retour ?
Dépollution et mesures de protection
Avant l’adoption du Clean Water Act en 1972, la rivière Hudson, et les eaux new-yorkaises en général, étaient très polluées. Notamment en raison du déversement d’eaux d’égouts non traitées. Des quantités astronomiques de produits chimiques se sont ainsi déversées dans l’océan, tuant ou éloignant à peu près tout ce qui pouvait y vivre. Depuis, les choses ont changé. La “Hudson River” a subi sa première grande opération de dragage en 2009, et depuis l’eau semble de plus en plus propre.
“Ainsi, la rivière Hudson, au lieu de polluer les zones environnante – le bas estuaire et la zone située juste à l’extérieur de l’embouchure de l’Hudson – apporte des éléments nutritifs“, explique Paul Sieswerda, fondateur de Gotham Whale. Et forcément, la chaîne alimentaire se met en place toute seule. Cette augmentation des nutriments entraîne une prolifération des algues qui attirent un type de poisson appelé Menhaden, qui lui-même nourri les baleines à bosse.
Les nombreuses lois visant à protéger les mammifères marins ont également permis aux baleines à bosse de recouvrir peu à peu leurs effectifs. À tel point que les baleines à bosse de l’Antarctique se rétablissent même peu à peu de leur quasi-extinction. Toutes ces raisons expliquent donc le nombre incroyable d’observations faites dans la région. Rien qu’en 2018, 272 observations ont été relatées. À titre de comparaison, seules cinq cétacés auraient été observés au large de New-York en 2010.
Gotham Whale, un organisme à but non lucratif, identifie chaque baleines individuelle en examinant le dessous de leur nageoire caudale, aussi unique que nos empreintes digitales. Les membres de l’association ont pour le moment répertorié 110 individus.
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Source : sciencepost.fr, le 2 juin 2019
Photo : commons.wikimedia.org
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