Aux Canaries, un globicéphale a dû être euthanasié alors que sa nageoire caudale venait d’être coupée par un objet tranchant, sûrement une hélice de navire.
Les îles Canaries sont largement connues par les touristes du monde entier. Dans l’imaginaire collectif, l’archipel espagnol est perçu comme une sorte d’endroit paradisiaque. Mais pour les cétacés qui évoluent au large des îles, le trafic maritime peut vite se transformer en enfer sur terre.
L’hélice d’un petit bateau sûrement en cause
Le 27 mars 2019, un jeune globicéphale tropical (Globicephala macrorhynchus) a été filmé et photographié par Francis Pérez alors que sa nageoire caudale avait été sectionnée. Sur Instagram, le 16 avril, le photographe expliquait : ‘J’espérais que cette coupure ait été causée par des morsures de requins, mais non. Elle a été causée par un animal irrationnel, l’homme’. Et plus particulièrement un objet tranchant, comme l’hélice d’un petit bateau. « Seules trois personnes étaient présentes pour entendre les cris perçants de douleur et de peur de cette jeune baleine qui luttait pour nager : le photographe, le biologiste marin et le vétérinaire qui ont été appelés sur les lieux et qui n’ont pas été en mesure d’aider un animal souffrant d’une blessure aussi grave« , s’est à son tour exprimée sur Instagram le 13 juin 2019, la photographe Cristina Mittermeier. Le pauvre cétacé a dû être sorti de l’eau pour être euthanasié. La nécropsie a confirmé qu’un objet coupant était en cause.
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Pour Cristina Mittermeier, qui est également la co-fondatrice de l’organisation Sea Legacy, la vitesse des bateaux doit être davantage régulée dans les zones de passage des cétacés.
En France, des amputations liées à la pêche accidentelle
En France, c’est la prise accidentelle par des navires de pêche qui entraîne une forte mortalité des cétacés. Ainsi, environ 1.200 petits cétacés, notamment des dauphins, ont été retrouvés morts échoués sur la côte atlantique, victimes des filets de pêche pendant la campagne hivernale de janvier à avril, avait indiqué l’Observatoire spécialisé Pelagis. Les animaux marins peuvent alors être retrouvés amputés.
Dans ce cas, les blessures sont causées par la manipulation directe des animaux lors de leur montée à bord des navires, conduisant aussi à des fractures. Les pêcheurs de Bretagne (LPDB), Pélagis et l’Institut scientifique Ifremer ont peut-être trouvé une solution efficace pour éviter les prises accidentelles de dauphins. En effet, un répulsif acoustique testé sur des chalutiers pélagiques a obtenu de bons résultats.
Source : www.sciencesetavenir.fr, le 14.06.19
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