Après les poissons, les oiseaux et les algues qui constituent les richesses du parc marin, place aux stars incontestées de l’archipel de Molène et de la chaussée de Sein : dauphins et phoques, qui y règnent en maîtres.

À la pointe bretonne, ils ne connaissent aucun prédateur, si ce ne sont les filets. Leurs espèces sont protégées. Le gîte et le couvert sont excellents. Alors, phoques et dauphins continuent de proliférer au sein du parc marin d’Iroise, où les colonies augmentent d’année en année

On compte 60 phoques gris et 35 grands dauphins autour de l’île de Sein. Une centaine de grands dauphins dans l’archipel de Molène, et pas moins de 200 phoques dont le nombre ne cesse de croître depuis la création du parc.

Petit espace à Sein

Les colonies de phoques et de dauphins du parc marin d’Iroise font le bonheur des scientifiques et des milliers de touristes qui, chaque année, embarquent à bord des pneumatiques assurant des visites guidées à la rencontre de ces animaux emblématiques. La colonie de dauphins de l’île de Sein évolue dans un périmètre équivalent à deux terrains de football. Il s’agirait d’une des colonies de grands dauphins les plus concentrées au monde. Rassemblés dans des passes riches en poissons et évoluant parfois dans le port, l’effectif de ces grands dauphins aurait doublé entre 2014 et 2019.

Sous-groupes à Molène

Quelques milles au nord, on estime que la colonie molénaise est au moins trois fois plus importante, avec autour de 100 individus recensés. Quittent-ils parfois leur groupe, acceptent-ils des éléments de communautés évoluant plus au large ? « Les grands dauphins ont la réputation de ne pas être très ouverts aux dauphins extérieurs, même si des observations font état d’exception à la pointe bretonne et ailleurs. On sait d’eux qu’ils évoluent par sous-groupes au sein de la colonie de Molène, et que la communication y est soutenue. On les entend nettement lorsqu’ils évoluent au plus près des bateaux. On sait que la communication est intense au sein des groupes quand on immerge des micros », précise Cécile Gicquel, chargée du patrimoine naturel au sein du parc. « On observe que le sevrage des plus jeunes intervient au bout de 2 à 3 ans (entre 2 et 6 ans selon le milieu), que les femelles atteignent la maturité sexuelle après quatre ou cinq ans, les mâles plutôt entre 3 et 13 ans. Un grand dauphin pourrait vivre dans le secteur jusqu’à 50 ans, leur taille moyenne se situe autour de 3 m et va jusqu’à 3,50 m pour les plus imposants d’entre eux. »

Les laisser venir au bateau

« La règle est de ne pas chercher à les approcher ou à foncer sur eux en coupant leur trajectoire. En évoluant en parallèle, à distance respectable, ils finissent la plupart du temps par rejoindre les bateaux. Les plus proches inclinent leur tête et regardent nettement le navire et leurs occupants au-dessus de l’eau. Au bout d’un temps variable, les plus jeunes sont rappelés par les adultes et rejoignent le groupe pour reprendre leur activité initiale. Ils ne s’approchent pas des navires s’ils sont occupés à la chasse, ou certains jours pour des raisons que l’on ignore. »

Bel appétit

Les phoques gris font également partie des vedettes incontournables du parc marin. On en recense une soixantaine dans la chaussée de Sein, et jusqu’à 200 aux derniers pointages autour de l’archipel de Molène. Les plus gros d’entre eux n’affichent pas loin de 300 kg sur la balance. Un phoque engloutit chaque jour autour de 10 % de son poids en poissons divers et crustacés. En véritable opportuniste, le phoque gris se nourrit de poissons de roche, de lieus, de lotte (il raffole de leur foie), de céphalopodes, mais aussi de crustacés qui ne résistent pas longtemps à sa puissante mâchoire.

Source : letelegramme.fr, le 28.08.19
Photo : Leroy Baptiste // RAWMinet – commons.wikimedia.org

 

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