Selon une récente étude publiée dans le Nature research journal, le réchauffement climatique favorise la propagation d’un virus mortel pour les mammifères marins. D’abord observé dans l’océan Atlantique, il est de plus en plus présent dans le Pacifique en raison de la fonte des glaces qui lui ouvre de nouvelles frontières.

Tandis que le réchauffement climatique érige de nouvelles frontières entre les peuples, il en ouvre de nouvelles aux mammifères marins et… aux agents pathogènes. Alors que le Phocine distemper virus (PDV), un virus qui s’attaque au système immunitaire et nerveux des mammifères marins, n’avait jusque-là été observé que dans l’Atlantique, il est de plus en plus courant dans l’océan Pacifique.

Selon une équipe de scientifiques internationale, ce phénomène serait directement lié au réchauffement climatique, et plus particulièrement à la fonte des glaces. Leur étude a été publiée le 7 novembre dernier dans le Nature Research Journal.

Des pics d’infections observés lors des années les plus chaudes

Repéré pour la première fois dans l’océan Pacifique en 2004, où des loutres d’Alaska s’étaient trouvées contaminées, le Phocine distemper virus (PDV) n’a depuis cessé d’y frapper les mammifères marins, avec un nouveau pic en 2009. Cherchant à déterminer l’origine de cette étonnante contamination, les scientifiques ont analysé quinze années de données, de 2001 à 2016, concernant non seulement les contaminations, mais aussi les déplacements des animaux.

Ils ont alors réalisé, au terme de ce travail, que les infections à ce virus dans l’océan Pacifique était directement liées au réchauffement climatique. Celles-ci étaient en effet plus courantes les années où la fonte des glaces était la plus importante, ce qui permettait au animaux de se déplacer plus librement de la région atlantique à la région pacifique.

« Les risques de pénétration d’agents pathogènes entre les océans du Pacifique Nord et de l’Atlantique Nord pourraient devenir plus fréquents à mesure que la glace de mer arctique continue de se réduire », craignent les chercheurs dans un communiqué.

Fièvre, difficultés respiratoires et désorientation parmi les symptômes de cette maladie

Le virus, qui peut toucher les loutres, les phoques, mais aussi les lions de mer, entraîne l’apparition de difficultés respiratoires, d’écoulements nasaux et oculaires, de fièvre et d’une désorientation, rendant l’animal incapable de plonger et de se nourrir. Si un vaccin existe bien contre cette maladie, il est, selon les scientifiques, difficile de l’administrer à un nombre de mammifères marins suffisamment grand pour empêcher la propagation de la maladie.

Source : LCI – Publié le 11.11.2019
Photo de une : Pixabay

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