Les usagers de la mer se sont mobilisés pour venir en aide à un dauphin entravé par un cordage. Mais il a réussi à se libérer seul.

Un jeune grand dauphin, d’une taille proche des 2 mètres, a été signalé en milieu de semaine dernière dans le Grand Cul-de-sac Marin : il était entravé par un déchet de pêche au niveau de la queue. Le Parc National et le Réseau Échouages et Détresses de Mammifères Marins — avec l’appui du Crossag, du sanctuaire Agoa et des usagers fréquentant le Grand Cul-de-sac — ont assuré une veille journalière pour détecter et tenter de libérer l’animal, sans résultat. Mais depuis dimanche, un dauphin a été signalé par quelques plaisanciers, apparemment sans corde autour de la nageoire caudale. Et c’est mercredi matin, alors que Renato Rinaldi et son équipe étaient encore en recherche de l’animal, que Julien Audonnet, guide de pêche, a pu observer, filmer et photographier, à quelques milles de là, le jeune dauphin effectivement libéré de ses entraves.

Renato Rinaldi, coordonnateur du Réseau échouages (lire ci-dessous), a pu confirmer qu’il s’agit bien de cet animal : « Les marques et entailles sont très visibles au niveau du pédoncule et sur les bords de fuite de la queue. Elles sont dues au frottement de la corde qu’il traînait depuis plusieurs jours ».

Cette fois, ça se termine bien. « La situation dans laquelle se trouvait ce cétacé menaçait sa survie, remarque Renato Rinaldi. Les chances de le libérer étaient minces, parce qu’il se déplaçait et que la corde qui l’entravait était très courte, de l’ordre d’1 m. Mais il parait aujourd’hui en bonnes conditions, qui permettent d’espérer qu’il cicatrisera rapidement ».

Une pollution croissante

Des animaux marins traînant des filets, cordes, bouées et autres casiers sont observés de plus en plus souvent, en Guadeloupe comme dans toutes les mers du globe. « C’est un constat alarmant, révélateur d’une pollution croissante menaçant aujourd’hui toutes les populations de cétacés mais aussi les tortues, poissons, oiseaux et autres espèces marines, et nous les hommes en finalité », remarque-t-on à Évasion Tropicale.

Renato Rinaldi rapporte « une explosion » en Guadeloupe des cas d’enchevêtrements sur les 10 dernières années. Et si des grands cétacés ont pu être sauvés, les interventions restent toujours délicates et cruciales pour la survie des animaux et pour la sécurité des sauveteurs.

Le Réseau Échouages

Le réseau Échouages de mammifères marins de l’archipel guadeloupéen est constitué d’une vingtaine de personnes formées et habilitées à intervenir sur les échouages et situations de détresses en Guadeloupe et dans les dépendances.

La coordination des interventions est assurée par l’association Évasion Tropicale. Au-delà de la récolte d’informations sur les causes des échouages et détresses, ce réseau a pour mission d’aider les collectivités à gérer les événements : sécurisation sanitaire, gestion et enlèvement des carcasses…

En cas d’observation d’un cétacé enchevêtré ou échoué, prévenir immédiatement le Réseau, coordonné par l’association Évasion Tropicale 0690 57 19 44, ou les autorités locales qui relaieront l’information.

Source : guadeloupe.franceantilles.fr, le 23.11.19
Photo : Dinkum – commons.wikimedia.org

 

 

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