Enregistrer les animaux pour mieux les connaitre. Les premiers résultats d’une mission scientifique d’un nouveau genre ont été présentés mardi à Toulon.

Ce sont deux drones flottants d’une vingtaine de mètres équipés d’hydrophones, des magnétophone capables d’entendre des sons depuis la surface jusqu’à 2.000 mètres de profondeur. Et ces sons que l’on entend à nouveau n’ont jamais été enregistrés avant.

La qualité sonore est si fine, si précise, qu’elle permet de distinguer chaque dauphin, chaque animal qui chante différemment et de savoir s’il est plutôt en train de manger, de s’accoupler, ou de nager. Car, là encore, les sons changent selon son comportement. Et les appareils de mesure sont si performants que ça permet d’enregistrer de loin, donc de laisser les animaux tranquilles.

Dans cette expérience pilotée par l’Université de Toulon, il y a cinq espèces étudiées dont le globicéphale. Cet animal a un physique très spécial, il a une grosse tête ronde, c’est un delphinidé, un cousin du dauphin. Le mâle peut faire jusqu’à 43 tonnes. Il vit jusqu’à 70 ans.  Et il est menacé. C’est celui qui est massacré chaque année par tradition aux îles Féroé au Danemark.

Mais on en trouve aussi en Méditerranée. Et là, il est menacé car son territoire est peu à peu coupé en morceaux. Les bateaux avec les sonars leur brouillent l’écoute, ça empêche un mâle d’entendre une femelle a plusieurs kilomètres et il se reproduit moins ou il s’échoue. Il y a régulièrement des populations entières de globicéphales retrouvées mortes sur de plages.

Donc l’intérêt de cette expérience est justement de mieux le connaitre pour adapter le trafic maritime. Il y une telle finesse d’enregistrement qu’ensuite les chercheurs font des cartes en 3D des populations, de leur déplacements.

C’est une technologie mise au point par une start-up de Laval, Sea Proven, qui permet aux scientifiques de recenser en détail les populations. On sait qu’il y a entre 2.000 et 10.000 globicéphales en Méditerranée. Les jeunes ne chantent pas comme le vieux, donc ils vont savoir où sont le lieux de reproduction pour pouvoir adapter les trajectoires de bateaux et limiter la pollution sonore dans certaines zones.

Cette expérience qui a commencé en septembre et doit durer jusqu’en mars au large de Majorque, Toulon et du Golfe du lion. Elle va permettre d’étudier 5 espèces, dont le cachalot et la baleine à bec.

Source : rtl.fr, le 22.01.2020
Photo : Espinya ~ wikipedia.org

 

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