En grand danger d’extinction, les baleines bleues de l’Antarctique sont de retour dans les eaux de la Géorge du Sud, au large de l’Argentine. Protégé depuis 30 ans, le plus grand animal du monde a été victime des baleiniers pendant une grande partie du XXe siècle.
Les baleines bleues de l’Antarctique ne voient pas encore la vie en rose, mais elles amorcent leur grand retour. En grand danger d’extinction, elles avaient presque disparu des eaux antarctiques après plusieurs décennies d’exploitation industrielle.
« À partir de 1904, plusieurs baleiniers ont opéré le long des côtes de la Géorgie du Sud, tuant d’abord les baleines à bosse (1904-1920), puis les baleines bleues et les rorquals communs (1920-1945), et enfin les moins rentables baleines boréales (1945-1965) », résume le British Antarctic Survey, l’opérateur national britannique en Antarctique, dont une équipe a mené plusieurs expéditions au large de la Géorgie du Sud.
L’institut estime que dans cette région, située au nord de l’Antarctique et au large de l’Argentine, l’exploitation successive des différentes espèces de baleines a tué plus de 176 000 individus.
Depuis l’arrêt de la pêche, les baleines avaient presque disparu, du moins elles n’ont presque pas été observées pendant 30 ans.
Un spécimen observé en 2018, 55 en 2020
Quand des baleines bleues de l’Antarctique sont détectées acoustiquement et aperçues (une seule fois) en 2018 en Géorgie du Sud, c’est donc un événement pour l’équipe de 40 chercheurs issus de neuf pays différents.
Le dernier relevé, effectué début 2020, confirme leurs espoirs, et le retour du plus grand animal du monde dans les eaux anglaises antarctiques. 55 spécimens ont été aperçus au cours des 21 jours que comptait la mission.
« Pour une espèce aussi rare, il s’agit d’un nombre sans précédent. Cela suggère que les eaux de la Géorgie du Sud restent un important lieu d’alimentation d’été pour cette espèce méconnue », résument les chercheurs sur le site de la British Antarctic Survey.
30 ans de protection
Au-delà de cette espèce menacée, les autres populations de baleines ont également tendance à revenir dans cette région située au nord de l’Antarctique. Les premiers résultats révèlent qu’il n’est désormais plus rare d’observer des baleines à bosse dans les eaux côtières, avec 790 animaux vus en trois semaines d’expédition.
Selon les scientifiques britanniques, 20 000 baleines se nourriraient désormais de façon saisonnière dans ces eaux. « Le résultat de trente années de protection de l’espèce », résument les chercheurs.
Source : Ouest-France – Publié le 21.02.2020
Photo de une : Pixabay