Qu’ils soient obligatoires ou non pour se protéger du Covid-19, gants et masques sont aussi une source de pollution plastique aggravée par le comportement incivil de certains.

Sur l’herbe verte, ces taches bleues et blanches pourraient être confondues avec des œufs de Pâques déposés pour les enfants, décrit le Washington Post. “Comme des mauvaises herbes tenaces, les gants en latex continuent d’apparaître sur les trottoirs, sur les parkings des supermarchés ou le long des routes.”

Photos publiées sur les réseaux sociaux à l’appui, le quotidien américain partageait jeudi 9 avril le ras-le-bol de balayeurs de rue, gérants et employés de supermarchés contraints de ramasser les déchets laissés par des clients indélicats. “Les magasins doivent affecter du personnel au nettoyage des parkings, indique le chef de la police de Londonderry, dans le New Hampshire, c’est du travail et des risques en plus.”

“Un nombre croissant de preuves suggèrent que les virus présents sur les déchets peuvent survivre pendant des heures, voire des jours, rappelle le Washington Post. Cela signifie qu’il y a un risque faible mais non négligeable qu’une personne qui ramasse un masque jeté puisse être infectée.”

À Londonderry, mais aussi à Boston (Massachusetts) ou à Yorktown (New York), les autorités ont rappelé – menace d’amende à l’appui – quelques règles élémentaires d’hygiène et de civisme : on ne jette pas au sol les gants et masques usagés. “C’est comme quand quelqu’un jette une aiguille souillée”, regrette une femme, citée par CBS Miami. “Les couleurs vives attirent les enfants, s’inquiète aussi un homme, interrogé par Globalnews.ca, les gens portent ces choses pour se protéger mais ne se soucient pas des autres.”

Potentiellement dangereux pour l’homme, ces déchets sont aussi une menace pour l’environnement. Non recyclables, non biodégradables, gants et masques terminent en partie dans les égouts puis dans les océans et enfin dans l’estomac d’oiseaux et de mammifères marins. Par ailleurs, “gants et masques ne sont pas les seules ordures qui s’accumulent” :

Les chaînes comme Starbucks et Dunkin’ ont rapidement interdit les tasses réutilisables à mesure que le virus se propageait. Un nombre croissant de villes et d’États interdisent les sacs réutilisables (…) et l’interdiction des sacs en plastique a été repoussée dans de nombreuses régions du pays.”

“Les gants fantômes de la pandémie” ont déjà leur compte Instagram, tenu par un photographe britannique.

Source : courrierinternational.com, le 10.04.2020
Photo : Patrice CALATAYU ~ commons.wikimedia.org

 

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