Le confinement commence à peser sur la sérénité des humains. À l’inverse, nos amis les bêtes semblent apprécier. Et pourraient en profiter…

On le voit tous les jours, les animaux semblent apprécier le confinement humain. Des requins-pèlerins observés en rade de Brest, deux rorquals aperçus à Marseille, deux daims déambulant dans une rue déserte à Boissy-Saint-Léger… les exemples sont de plus en plus nombreux de ces animaux qui se réapproprient l’espace habituellement accaparé ou régulièrement perturbé par les hommes.

« Avec le confinement, les espèces animales, d’habitude confinées à cause de l’homme, réoccupent les espaces laissés par l’homme. Nous sommes toujours très étonnés de la capacité d’adaptation des animaux » nous confiait récemment Marc Pondaven, directeur régional du réseau pour la santé du végétal en Pays de la Loire (Polleniz).

Silence, on gazouille

Une chance alors le confinement pour les animaux ? Oui, répond-on par exemple du côté de la Ligue de protection des oiseaux. Grâce au silence, les chants sont plus audibles et les parades amoureuses n’en seront que plus fructueuses pour leurs tentatives de séduction. « Les mâles attireront plus facilement les femelles » se réjouit Christophe Hervé, directeur de la LPO Champagne-Ardenne cité par 30 millions d’amis.

Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, expliquait tout récemment à Ouest-France que « des études très poussées aux États-Unis ont établi qu’en période de reproduction, avec la pollution sonore, les oiseaux ont besoin de s’exprimer pour séduire les femelles et marquer leur territoire. Il y a tellement de bruit que certains d’entre eux finissent par refuser de chanter alors que d’autres font des efforts terribles pour se faire entendre. Dans les zones très bruyantes, on a constaté que les poussins et leur plumage étaient affaiblis. »

Certains en profitent même pour nicher dans des endroits improbables…

Grenouilles écrasées sur les routes, « une boucherie »

« Chaque année, 1 800 000 hérissons sont écrasés sur les routes et seulement 1 sur 10 000 pourra ‘fêter’ ses 10 ans », comptabilisait Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, pour Charlie Hebdo. « Au moins, pendant le confinement, ils sont plutôt tranquilles ».

Le confinement est donc tout bénéf’aussi pour les petites boules piquantes.

D’autres animaux pourraient également tirer profit du confinement. Les risques encourus par les batraciens en traversant une route à la recherche d’une mare propice aux amours, sont importants.

« Chaque année, pendant leur migration nuptiale durant laquelle ils tentent de rejoindre les zones humides nécessaires à la perpétuation de l’espèce, ces amphibiens se font écraser par millions, agonisant parfois dans d’atroces souffrances » déplore l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).

« Une vraie boucherie » résume de son côté Bougrain-Dubourg. Reinettes et crapauds devraient aussi profiter du silence pour coasser avec plus d’entrain encore qu’à l’accoutumée.

Bref, le confinement donne plus d’intimité à nos amis les bêtes. Et si c’est une chance pour certaines espèces de se reproduire en plus grand nombre, et bien qu’elles en profitent !

Source : Ouest-France – Publié le 15.04.2020
Photo de une : Pixabay

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