Kevin Maingault et Pierre Idiart sont des privilégiés. Partis pour pêcher le thon blanc au large de Capbreton, samedi 4 juillet, ils se sont retrouvés à naviguer aux côtés de cinq orques.
On dirait le début d’une histoire banale : samedi 4 juillet dernier, Kevin Maingault et Pierre Idiart, deux amis et collaborateurs, s’en vont pêcher un peu de thon blanc au large de Capbreton. « On en a pêché deux et d’un coup plus rien. Le banc d’une centaine de thons qu’on avait repéré a disparu. Alors on s’est déplacés et on a aperçu des ailerons », raconte Kevin, ingénieur en cartographie marine de 26 ans.
Alors qu’ils pensent d’abord à des dauphins ou des globicéphales, ils se rendent compte qu’il s’agit de la peau noire et blanche d’orques. « Il y a d’abord un gros mâle qui est passé sous le bateau et qui en faisait la même taille avec un aileron de la taille d’un homme ! C’est surprenant et imposant à voir mais on ne l’a plus revu. Par contre, deux femelles et deux petits ont fait leur apparition. Comme si le mâle était venu en éclaireur et qu’il avait estimé qu’il n’y avait pas de danger », confie celui qui partage sa vie entre le Sud-Ouest, la Bretagne et la Polynésie.
Une possible présence pour muer
Pendant près de trois-quart d’heure, les deux amis vont partager le large avec les quatre cétacés. « C’était étonnant parce que l’une des femelles poussait les petits vers le bateau alors que chez les dauphins ils sont plutôt dans la protection et les éloignent. Ils ont aussi fait des sauts et des claquements de queue pour montrer qu’ils étaient bien là ! En revanche, on ne s’est pas mis à l’eau avec eux, parce que ce sont des animaux qui nagent très vite et on n’aurait pas pu suivre », s’amuse Kevin Maingault qui est ensuite entré en contact avec une personne de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), organisme chargé du suivi des mammifères marins.
« On le sait d’ailleurs très peu, mais la France est le pays européen qui en accueille le plus sur ses côtes », précise encore le jeune ingénieur.
Parmi les hypothèses pour expliquer la présence de ces orques au large de la côte landaise, il y aurait celle du renouvellement de leur peau ! « Ce sont normalement des animaux qui vivent dans les eaux froides du nord du globe mais qui font aussi de grands voyages d’environ 10 000 km pour rejoindre des eaux plus chaudes et ainsi permettre à leur peau de se régénérer. Ils sont également là où il y à manger et c’était le cas », conclut avec le sourire Kevin Maingault.
Source : sudouest.fr, le 10.07.2020