S’il existe des équipes spécialisées en sauvetage de cétacé dans les Maritimes, on n’en compte aucune au Québec. Comment réagir quand une baleine en difficulté est observée en eaux québécoises ?

Une baleine à bosse en difficulté a été aperçue à Port-Cartier et à Matane au cours des derniers jours et se trouve maintenant au large de Tadoussac, dans les environs du parc marin Saguenay–Saint-Laurent.

L’état de santé de l’animal est inquiétant. Le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) n’est pas en mesure de confirmer qu’il est bel et bien empêtré dans des engins de pêche.

L’animal pourrait aussi simplement être blessé, en quel cas l’intervention d’une équipe spécialisée ne changerait probablement rien à son sort.

Si la baleine est bel et bien empêtrée dans du cordage, c’est une équipe formée pour ce genre de mission, de Campobello, au Nouveau-Brunswick, qui serait appelée sur place.

Pas d’équipe au Québec

L’absence d’une telle équipe au Québec peut être problématique lors de situations ou des cétacés se trouvent en fâcheuse position dans l’estuaire du Saint-Laurent, comme c’est le cas présentement.

Il ne serait cependant pas réaliste, et potentiellement dangereux, de constituer une telle équipe au Québec, juge Robert Michaud, le directeur général du GREMM.

« Ce sont des incidents d’une grande complexité et les interventions comportent des risques importants » précise-t-il en entrevue à l’émission Bonjour la Côte.

En 2017, le sauveteur de baleine néo-brunswickois Joe Howlett est mort lors d’une intervention auprès d’une baleine.

Robert Michaud explique que les équipes capables d’intervenir auprès de baleines en péril doivent être formées et expérimentées. Elles doivent aussi mettre à jour leur expertise par des opérations relativement fréquentes.

En tenant compte du nombre assez faible d’entremêlements dans les eaux québécoises, les experts ont jugé qu’une équipe locale ne serait pas viable.

« Ces incidents sont relativement rares au Québec » Robert Michaud, directeur général du GREMM.

Le Québec se tourne donc, au besoin, vers l’équipe de Terre-Neuve ou de Campobello, au Nouveau-Brunswick.

« Depuis plusieurs années, le plan A pour intervenir auprès de grand cétacés […], c’est de faire appel à nos collègues de l’Est » indique Robert Michaud.

Le temps de transport nécessaire aux équipes des Maritimes pour se rendre au Québec allonge les délais d’intervention. M. Michaud affirme toutefois qu’une équipe est présentement en formation dans le nord du Nouveau-Brunswick. Le directeur général du GREMM a espoir que celle-ci pourrait se rendre plus vite pour intervenir en cas de besoin dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Source : Radio-Canada – Publié le 18.08.2020
Photo de une : Pixabay

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