Les tentatives pour sauver un rorqual à bosse en détresse se poursuivent dans le fleuve Saint-Laurent. L’animal empêtré, qui avait été observé pour la première fois il y a plus d’un mois à Port-Cartier, se trouverait actuellement dans le secteur de Cap-Chat, en Gaspésie.

« On a eu un signalement d’un citoyen qui a communiqué avec le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins selon lequel l’animal aurait été revu dans le secteur de Cap-Chat » explique Charles Dufault, superviseur d’agents des pêches à Pêches et Océans Canada.

Le rorqual à bosse en détresse a d’abord été observé à Port-Cartier à la fin-juillet, puis à Matane à la mi-août, dans le parc marin Saguenay–Saint-Laurent, et ensuite à Godbout.

Lundi dernier, l’équipe de sauvetage des grands rorquals de Pêches et Océans Canada a tenté une première intervention dans les eaux en face de Godbout. L’opération s’est cependant soldée par un échec.

« Étant donné la météo qui n’était pas clémente, on n’a pas été capable de retrouver l’animal, et ce, au courant de toute la semaine »,  raconte Charles Dufault.

Pêches et Océans Canada tente actuellement de confirmer la présence de l’animal dans le secteur de Cap-Chat avant d’y dépêcher une équipe.

Une fois localisé, Pêches et Océans Canada posera une balise satellite sur le rorqual à bosse en détresse, après quoi l’équipe d’experts de Terre-Neuve ou celle du Nouveau-Brunswick sera appelée à intervenir pour couper le cordage et libérer le cétacé.

Or, avant même de pouvoir poser une balise satellite, les conditions météorologiques doivent être favorables à la navigation et à ce type d’intervention, selon Pêches et Océans Canada.

« On doit aussi s’assurer de la sécurité des agents des pêches. Si l’agent des pêches ne sent pas en sécurité pour intervenir, le mot d’ordre est de s’abstenir », ajoute Charles Dufault.

Empêtré ou blessé ?

Pêches et Océans Canada et le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) ne sont d’ailleurs toujours pas en mesure de confirmer que la baleine est bel et bien empêtrée dans des engins de pêche.

L’animal pourrait aussi simplement être blessé, en quel cas l’intervention d’une équipe spécialisée ne changerait pas son sort.

Le ministère demeure toutefois optimiste quant à la survie de l’animal.

Inquiétudes du côté du GREMM

Cet optimisme est plus ou moins partagé par le coordonnateur du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins et président du GREMM, Robert Michaud, qui souligne l’importance d’agir rapidement.

« L’expérience des 15-20 dernières années de nos collègues qui font des désempêtrement nous a montré que des incidents peuvent se prolonger sur plusieurs mois. […] Plus l’empêtrement dure, plus les blessures de l’animal seront importantes », indique-t-il.

Il avance qu’on peut toujours espérer la survie de l’animal en détresse, bien que l’équipe d’experts pourrait intervenir trois à quatre fois avant de pouvoir le désempêtrer totalement.

Robert Michaud reconnaît que des rorquals empêtrés ont déjà survécu pendant plusieurs mois avec des cordages qui les entravaient.

« On ne sait pas ça fait combien de temps que l’animal était empêtré, alors il y a quand même une certaine urgence à intervenir. On ne peut pas dire que les jours sont comptés pour cet animal-là, mais clairement, chaque semaine qui s’ajoute [diminue] ses chances de survie. » Robert Michaud, président et directeur scientifique du GREMM.

L’expert croit que les cétacés font preuve « d’une force et d’une résilience impressionnante »

Source : Radio-Canada – Publié le 30.08.2020
Photo de une : Pixabay

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