De nombreuses baleines bleues, les plus grands mammifères de la planète, sont observées en grand nombre dans le golfe du Saint-Laurent près de la Côte-Nord, et ce, comme jamais auparavant.

Habituellement visibles près de la Gaspésie ou de Matane, ces cétacés semblent s’être déplacés très près de la Côte-Nord.

De nombreux individus de cette espèce en voie de disparition, dont la taille peut atteindre jusqu’à 28 mètres, sont observés notamment au large de Sept-Îles et de Port-Cartier.

Jacques Gélineau, un collaborateur de la station de recherche des îles de Mingan qui photographie et identifie les baleines bleues, admet qu’il n’en a jamais vu autant de toute sa vie à cet endroit.

« J’ai déjà vu beaucoup d’animaux dans une journée, mais autant d’animaux qui perdurent pendant presque toute la saison, ça c’est plutôt rare. En fait… c’est jamais arrivé ! […] C’est la première année qu’on voit autant de rorquals bleus dans la région de Sept-Îles et Port-Cartier », a expliqué M. Gélineau.

Il a observé environ soixante individus différents au cours de la saison, un nombre impressionnant étant donné qu’on ne dénombre qu’environ 250 baleines bleues dans l’Atlantique nord-ouest.

Selon lui, les cétacés pourraient être en quête de nourriture dans la région.

Malgré l’abondance de baleines bleues à cet endroit, les experts remarquent qu’elles ne se reproduisent pas, ce qui inquiète.

« Pour x raison, on voit très très peu de veaux, de jeunes dans cette population comparé à d’autres espèces qu’on voit dans le Saint-Laurent. Pourquoi ? C’est quelque chose qu’on essaie de déterminer. C’est inquiétant », a expliqué à TVA Nouvelles Richard Sears, chercheur à la station de recherche des îles de Mingan.

Les empêtrements dans les engins de pêche et des collisions avec les navires sont les dangers qui guettent les baleines bleues. L’augmentation du trafic maritime sur le Saint-Laurent inquiète d’ailleurs Jacque Gélineau.

« Pourquoi ces animaux ne réussissent[-ils] pas à avoir autant de petits que d’autres cheptels de rorquals bleus, dont celui des Açores ? Ça, c’est une question qu’il faut poser. Est que le milieu ambiant est trop sonore ? », s’est-il demandé à haute voix.

La pandémie de COVID-19 a compliqué les recherches et le travail sur le terrain des scientifiques. Ils espèrent y retourner bientôt pour colliger de nouvelles données, et surtout ne pas perdre la trace de ce troupeau.

Source : Le Journal du Québec – Publié le 26.10.2020
Photo de une : Wikipedia

h

Loading...