Avez-vous déjà aperçu des phoques dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) ? Les mammifères marins sont visibles si on a un peu de chance, il est vrai, et si on prend le temps d’observer. Mercredi 4 novembre, Cédric Jamet, garde technicien de la réserve naturelle, en a vu un à la plage de la Grandville, à Hillion.

C’était mercredi 4 novembre, vers 10 h, plage de la Grandville, à Hillion (Côtes-d’Armor). C’est marée haute. Cédric Jamet, garde technicien de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc, et un stagiaire, sont en mission d’observation sur le terrain.

« À l’aide d’une longue-vue, on lisait les bagues des oiseaux », raconte le garde. « On s’est approché d’un groupe de volatiles et on a vu une petite boule apparaître dans l’eau au début de la filière du Gouessant. C’était la tête d’un phoque ! »

Un phoque commun appelé aussi veau marin.

« Nous étions les étrangers »

Une scène digne d’être immortalisée par le clic-clac d’un appareil photo, mais le duo n’était pas équipé. Zut.

« Nous étions à 25 ou 30 mètres de lui. Il restait toujours dans l’eau. Il était très curieux de nous voir là. C’était nous les étrangers, nous étions dans son espace. On ne bougeait pas trop. Il plongeait la tête avant de la remonter. » 

Le face-à-face dure entre quarante-cinq minutes et une heure.

« Surtout durant l’été et l’automne »

La rencontre fortuite a été relayée sur la page Facebook de la réserve naturelle. « Il suffit d’un peu plus de calme sur l’estran, et la faune retrouve un peu plus d’espace… », est-il indiqué en accompagnement de la photo d’un phoque veau marin. Mais ce n’est pas un cliché de mercredi dernier. « Une collègue avait pris cette photo à la plage Saint-Maurice, à Morieux, en 2012 », glisse Cédric Jamet.

Des phoques dans la baie ? Oui, ce sont des scènes visibles, surtout « durant l’été et l’automne, ce sont des périodes propices, des phases de prospection. Les jeunes phoques quittent les colonies pour explorer de nouveaux territoires et étendre leur site ».

Cet été, les mammifères étaient présents dans les deux anses de la baie : « Un phoque est resté deux jours consécutifs devant la chapelle Saint-Maurice, un autre a été vu devant les grèves de Langueux. » Rebelote en septembre, où un phoque se ressourçait devant la Grandville.

Poussés par la mer

Les phoques veau marin, « on peut les voir de temps en temps, il faut avoir la chance de tomber dessus, reconnaît le garde. Poussés par la mer, ils viennent à marée haute car ils cherchent à manger des poissons. Ils s’alimentent de mulets. Ils peuvent aussi se reposer sur les bancs de sable, avant de repartir avec la marée descendante, pour ne pas être piégés en se déplaçant sur la vase. Ainsi, ils n’ont pas d’effort à fournir. »

« Une espèce très sensible au dérangement »

En plus d’un peu de chance, « il faut avoir l’œil », admet Cédric Jamet. Les phoques peuvent souvent passer « inaperçus, il faut prendre le temps d’observer ».

Petit conseil : si vous en apercevez sur des bancs de sable, « il faut garder une distance de sécurité, entre 200 et 300 m, pour éviter de les faire fuir. C’est une espèce très sensible au dérangement. Un chien en liberté va précipiter leur départ ».

En 2018, un phoque veau marin est resté plusieurs semaines à l’embouchure du port du Légué.

Des clins d’œil sur les réseaux sociaux

Pendant le confinement, l’équipe de la réserve naturelle partage des photos et des anecdotes tous les jours sur les réseaux sociaux. « Nous sommes toujours sur le terrain, on poursuit les comptages. » Au plus près de la nature. À travers les écrans, les confinés peuvent respirer au grand air. À bonne distance.

Source : Ouest-France – Publié le 09.11.2020
Photo de une : Pixabay

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