Depuis mardi 16 mars, plusieurs dauphins ont été observés dans la Garonne à Bordeaux (Gironde), entre le pont de pierre et le pont Chaban-Delmas.

Des passants ont filmé la scène dont Raphaël Chauviere, qui longeait le fleuve à vélo, ce mercredi 17 mars : «Il était 8h30, vers le pont de pierre, quand j’ai aperçu deux dauphins. Comme d’autres cyclistes, j’ai sorti mon smartphone pour filmer.»

Fabien Demaret, ingénieur à l’observatoire Pelagis de La Rochelle (Charente-Maritime), en charge de l’observation et de la conservation des mammifères marins, n’est pas catégorique après avoir visionné les images : «J’ai du mal à discerner un aileron dorsal sur la vidéo mais vu la manière dont il saute et il réatterrit dans l’eau, ça semble correspondre à un dauphin commun.»

Les dauphins appâtés par un banc de poissons ?

Pour ce spécialiste, il n’est pas rare qu’un mammifère marin remonte un cours d’eau pour se nourrir. «Il est possible que les dauphins aient suivi un banc de poissons et se soient retrouvés là, développe-t-il, mais là, ça commence à faire une bonne distance… C’est assez exceptionnel !»

Des dauphins ont-ils déjà été observés à Bordeaux ? «De mémoire, non, répond-il. Il faudrait que je fasse des recherches. En revanche, je me souviens d’un phoque barbu qui avait été aperçu à Paris, il y a une vingtaine d’années, après avoir remonté la Seine.»

Pour revenir aux cétacés, ils n’ont bien sûr pas vocation à rester bien longtemps dans le fleuve sinon ils risquent de mourir. «Les pauvres, ils se sont perdus. Il faudrait les guider jusqu’à l’océan», réagit une internaute suite à la vidéo.

« On ne peut pas intervenir »

«On ne peut rien faire dans un fleuve comme ça, rétorque Fabien Demaret. C’est quasiment impossible. On intervient plutôt quand ils sont échoués dans des parcs ostréicoles ou quand ils sont coincés dans une zone par les marées.»

Pour rappel, des dauphins sont régulièrement observés dans l’estuaire de la Gironde. Parfois ils remontent jusqu’à la centrale nucléaire de Blaye, rapportent certains habitants du secteur, soit à 60 kilomètres environ de l’embouchure du fleuve.

En revanche, à Bordeaux, qui est située à plus de 100 kilomètres de nage de l’océan Atlantique, le phénomène est très rare. Voire inédit.

Source: Actu.fr – Publié le 17.03.2021
Vidéo de Une: Sud Ouest

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