Skyla, une orque de 17 ans, est morte au parc marin Loro Parque à Tenerife, en Espagne.
Le père de Skyla était Tilikum, l’orque dont la souffrance a été exposée à des millions de personnes dans le documentaire Blackfish, après que la frustration de la captivité et le manque d’autonomie l’aient conduit à tuer trois personnes, dont la dresseuse Dawn Brancheau – ce qui lui aurait valu d’être placé en isolement pendant un an par SeaWorld. Il n’avait que deux ans lorsqu’il a été capturé dans l’océan en 1983 et n’a jamais pu revoir sa famille ou son habitat naturel.
La mère de Skyla était Kalina, le «Baby Shamu» original du show de SeaWorld et la première orque née en captivité à survivre jusqu’à l’âge adulte. SeaWorld l’a arrachée à sa mère à l’âge de 4 ans, et Skyla n’avait que 2 ans lorsqu’elle a été enlevée à Kalina et expédiée à des milliers de kilomètres des îles Canaries, où elle a croupi en captivité au Loro Parque pendant 15 ans sans jamais connaître la liberté ni explorer le vaste océan qui aurait dû être sa maison.
Quelle qu’en soit la cause – actuellement inconnue – la mort extrêmement prématurée de Skyla met un terme à une vie tragique et misérable.
Une vie en captivité
Dans leur habitat naturel, les orques vivent normalement entre 30 et 50 ans. Leur espérance de vie maximale se situe entre 60 et 70 ans pour les mâles et entre 80 et plus de 100 ans pour les femelles. Cependant, en captivité, l’âge moyen des orques n’est que de 14 ans environ.
Enfermées dans de petits bassins en béton, les orques captives nagent en rond interminablement et se brisent souvent les dents à force de ronger les parois en béton et les portes métalliques de leur bassin, par stress et frustration. Les experts ont constaté à maintes reprises des problèmes de santé et de détresse psychologique chez les orques du Loro Parque. Certaines n’ont plus de dents et d’autres ont des éraflures sur tout le corps suite aux attaques douloureuses de leurs compagnons de bassin. Elles flottent sans bouger à la surface de l’eau, affichant un comportement inhabituel chez les orques sauvages.
Encore plus de cruauté au Loro Parque
Le 23 juin 2010, une jeune orque femelle nommée Morgan a été trouvée émaciée dans la mer des Wadden, au large des côtes néerlandaises. Le Dolfinarium Harderwijk, aux Pays-Bas, l’a capturée et transportée dans ses installations en vertu d’un permis qui prévoyait spécifiquement son rétablissement et sa libération ultérieure. Elle s’est rétablie au delphinarium en quelques mois seulement.
Pendant ce temps, un groupe d’experts – la Free Morgan Foundation – a comparé ses cris uniques à ceux d’autres orques de la région et a découvert qu’elle appartenait très probablement à une population d’orques de la mer de Norvège. La fondation a élaboré un plan détaillé pour sa réhabilitation, avec l’intention de la réintroduire dans son groupe.
Cependant, elle n’a jamais été relâchée dans son habitat naturel. Au lieu de cela, avec le soutien du gouvernement néerlandais, elle a été expédiée à Loro Parque, où elle est maintenue en captivité depuis plus de dix ans.
Il y a trois ans, Morgan a donné naissance à son premier petit, Ula, qui est également logé dans un réservoir ressemblant à une prison.
Ce que vous pouvez faire
Si ces animaux extrêmement intelligents et sensibles souffrent encore dans ces prisons aquatiques, c’est uniquement parce que des gens achètent des billets pour les voir. Demandez de toute urgence au groupe TUI de cesser toute vente directe ou indirecte de billets pour les parcs marins (pétition) et appelez les décideurs à rendre justice à Morgan et Ula en les réhabilitant et en les relâchant dans l’océan ou dans un sanctuaire côtier, où ils pourront passer le reste de leur vie dans un cadre aussi naturel que possible.
Source: Peta France – Publié le 16.03.2021
Image de Une @Peta France
–