Des chercheurs britanniques ont réussi à automatiser la détection à distance de baleines franches australes avec un taux de succès proche de 90 %.

Même si l’interdiction de la chasse à la baleine adoptée en 1982 par la majeure partie des nations a empêché la disparition définitive des espèces de cétacés les plus menacées, il reste très difficile d’avoir des estimations précises des populations actuelles. Une équipe de chercheurs du British Antarctic Survey (BAS) a mené une expérimentation réussie qui ouvre la voie à un comptage faisant appel à des méthodes automatisées à partir d’images satellites. Une technique beaucoup moins coûteuse que les recensements effectués par bateau ou par des survols en avion. En 2002, une précédente expérience avec le satellite Ikonos 2 s’était révélée décevante.
Peter Fretwell et ses collègues du BAS à Cambridge expliquent dans la revue PLOS One la manière dont ils ont recensé par satellite une population de baleines franches australes près de la péninsule Valdès en Argentine. «Les baleines franches australes sont des sujets parfaits pour l’expérience, car elles sont de grande taille, jusqu’à 15 mètres, et pendant la période de reproduction, elles ont tendance à rester groupées près de la surface dans les régions côtières abritées», précisent-ils.
«Des résultats prometteurs»
Grâce à une image à très haute résolution du satellite WorldView-2 de l’opérateur américain Digital Globe, capable de déceler des détails   aussi petits que 50 cm en noir et blanc, les chercheurs ont identifié   manuellement sur une surface de 113 kilomètres carrés 55 baleines et 23   «objets» qui sont peut-être des cétacés. L’automatisation de la   procédure s’est révélée assez simple, grâce à l’utilisation d’une des   longueurs d’onde du satellite, la bande dite côtière, entre le bleu   profond et le violet, qui permet de distinguer des objets jusqu’à   15 mètres de profondeur. Grâce à cette couleur précise, la méthode   automatique a permis d’identifier 89 % des cétacés qui avaient été   repérés par les spécialistes sur les images. «Ces résultats sont   prometteurs et devraient permettre des recensements automatisés sur des   zones de plusieurs milliers de kilomètres carrés», estime Peter   Fretwell. La technique est tout de même limitée par le fait qu’il faut   une eau transparente et un temps très calme, qui ne produise pas de   grosses vagues. À plus court terme, ce suivi de la péninsule de   Valdès va aider les chercheurs qui cherchent à comprendre le pic de   mortalité chez les baleineaux dans la région depuis 2005. 
      Source & liens complémentaires : lefigaro.fr (13.02.14)                                                                                                                                                             
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Voir également :
