Environ 150 Madelinots, surtout des étudiants, ont manifesté devant le parlement, hier, pour demander un moratoire sur l’exploration pétrolière et gazière qui s’étendrait à tout le golfe du Saint-Laurent.

(Québec) Craignant pour leur fragile milieu de vie, environ 150 Madelinots, des étudiants en grande majorité, ont manifesté samedi devant l’Assemblée nationale pour réclamer un moratoire sur les activités pétrolières et gazières dans tout le golfe du Saint-Laurent. Les manifestants ont demandé au premier chef à Terre-Neuve-et-Labrador de renoncer à faire des levés sismiques dans le secteur au cours des prochains jours.

Le Québec a décrété un moratoire sur l’exploration et l’exploitation gazière et pétrolière dans la portion du golfe du Saint-Laurent sous sa juridiction, le temps que soit complétée, d’ici deux ans, l’étude d’impacts environnementaux commandée par le ministère des Ressources naturelles. Mais ce n’est pas le cas de tous les gouvernements de l’Atlantique. Celui de Terre-Neuve-et-Labrador, en particulier, est beaucoup plus pressé.

Le premier ministre Dany Williams a annoncé que sa province fera des levés sismiques au cours des prochains jours sur le site de Old Harry. Situé à 80 kilomètres des Îles-de-la-Madeleine, ce secteur du golfe pourrait renfermer des milliards de barils de pétrole

«Le danger imminent vient de Terre-Neuve. On veut un moratoire pour l’ensemble du golfe parce que si un projet se développait, toutes les communautés côtières seraient affectées. La zone où seront faits les levés est une zone de pêche pour les Madelinots», affirme Danielle Giroux, présidente d’Attention fragÎles, un groupe écologique madelinot. «On s’adresse à Ottawa et à tous les gouvernements des provinces atlantiques pour qu’il y ait un moratoire dans tout le golfe», poursuit-elle.

L’Office Canada-Terre-Neuve des hydrocarbures extracôtiers a donné le feu vert à l’entreprise Corridor Ressources pour faire ces levés sismiques. L’activité consiste à envoyer de puissantes ondes sonores pour vérifier si du gaz ou du pétrole se trouvent dans le sous-sol marin. «Mais les scientifiques ont dit qu’il pourrait y avoir des impacts négatifs sur plusieurs espèces, dont les poissons, les crabes, les mammifères marins. Les levés sismiques seront effectués dans le couloir de migration de la morue. Le rorqual bleu et la tortue lutte pourraient aussi être affectés», continue Danielle Giroux. Minkewhale20BOB008-Flickr.jpgPas une porte fermée

Danielle Giroux précise que les Madelinots ne ferment pas définitivement la porte à toute activité pétrolière ou du gazière. «On privilégie l’application du principe de précaution qui inclut des études approfondies d’impacts socioéconomiques et environnementaux, à partir du début des levés sismiques jusqu’au démantèlement des plates-formes.»

Le conseil d’agglomération des Îles-de-la-Madeleine a donné son appui aux manifestants, enchaîne Mme Giroux. «Une coalition interprovinciale est aussi en train de se créer, avec des organismes, des scientifiques, des associations de pêcheurs et des élus.»

Danielle Giroux s’est rendue en Louisianne l’été dernier pour observer les conséquences de la marée noire. «Les plages avaient été nettoyées. Mais j’ai vu les infrastructures de l’industrie du pétrole qui défigurent complètement le paysage et qui ont impact important sur la vie des gens. Est-ce qu’on est prêts à prendre les risques de forer dans le golfe Saint-Laurent ?»

Source : cyberpresse.ca  (09.10.10)

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