La Commission Baleinière Internationale tente de négocier un compromis qui accorderait au Japon le droit de chasser les cétacés près de ses côtes, en échange d’une réduction de ses prises dans l’Antarctique, selon un responsable japonais.
Photo : Marie Louis
Le président de la Commission Baleinière Internationale (CBI), William Hogarth, qui y représente aussi les Etats-Unis, a affirmé dimanche 25 janvier 2009 au journal américain Washington Post avoir fait la proposition de négociation d’un compromis qui accorderait au Japon le droit de chasser les cétacés près de ses côtes, en échange d’une réduction de ses prises dans l’Antarctique.
« Il est vrai que nous avons reçu de nombreuses propositions de membres de la CBI », a expliqué Shigeki Takaya, un responsable de l’Agence des pêches japonaises, qui gère les programmes baleiniers de l’archipel, lors d’une négociation ce week-end à Hawaii (Etats-Unis). « Le compromis évoqué par le Washington Post est bien l’une des propositions en négociation », a-t-il confirmé.
« Quasiment dernière tentative d’entente pour les deux camps »
La CBI regroupe 80 pays qui tentent depuis des années de parvenir à un compromis pour réglementer la chasse et la conservation des baleines. L’organisation s’est transformée en lieu d’affrontement entre les Etats ‘chasseurs’ (Japon, Norvège et Islande) et ‘protecteurs’ de l’espèce dont l’Australie, la France et le Brésil. La campagne baleinière annuelle du Japon dans l’océan Antarctique provoque régulièrement la colère de l’Australie. Un diplomate japonais a prévenu la semaine dernière que les pourparlers entraient dans une « année décisive » et qu’il existait « de grands risques d’échec » des discussions, au vu de l’écart entre les positions. Or, il s’agit « quasiment de la dernière tentative pour les deux camps » de s’entendre, a souligné ce négociateur japonais à la CBI, Joji Morishita, qui a évoqué « une période de temporisation » en cas d’échec.
Les pays ‘chasseurs’ voudraient lever le moratoire.
La CBI impose depuis 1986 un moratoire illimité interdisant la chasse commerciale à la baleine, mais autorisant, selon des quotas précis, la chasse à des fins scientifiques, que pratique notamment le Japon, et la chasse aborigène de subsistance, pratiquée par des peuples autochtones (Sibérie, Alaska, Groenland). Les pays ‘chasseurs’ voudraient lever ce moratoire, une hypothèse refusée par les ‘protecteurs’. Un sommet de l’organisation est prévu sur l’île portugaise de Madère du 22 au 26 juin 2009.
Source : RFI